Tous les articles par Marco

Salut, moi c'est Marco. Et toi ? Bienvenue sur mon modeste blog de voyage. J'ai roulé ma bosse par-ci, par-là et ai toujours plus faim de découvrir le monde. J'ai 27 ans, je suis Breton – et certains disent que ça expliquerait pas mal cette envie de bouger et d'aller goûter vers des horizons lointains, vers des pays qui, à certains trop encroûtés dans leurs certitudes et leurs peurs, font peur... J'ai fait le pari que le monde est plein de personnes bonnes, généreuses, amicales – même si mon optimisme ne fait pas de moins un inconscient : bien sûr, il y a des salauds, des idiots, des profiteurs, des gens dangereux, mais ils ne sont pas la norme, et je ne vais pas me pourrir la vie en m'obsédant à ce sujet. Lors de mes voyages j'ai vécu parfois des séjours prolongés, notamment en Amérique centrale, vivant de petits jobs ou donnant des coups de pouce à des ONG. C'est pourquoi je parle ici pas mal de cette zone où j'ai baroudé. Je reconnais être un photographe médiocre, mais je m'améliore, hein, avec le temps. Ah, et je suis célibataire... Rien à voir ? Certes ! Mais à bon entendeuse... Hahaha !
Francisco Brennand - Coluna de cristal

Recife, la Venise du Brésil

Nathalie Vives a vécu quelques mois à Recife, connue comme la « Venise du Brésil » (combien de pays n’ont-ils pas « leur » Venise ? San Antonio, Venise du Texas, Bruges ou Amsterdam, Venises du nord, etc.). Elle nous présente sa ville d’adoption.

La « Venise du Brésil », surnommée ainsi car elle fut construite sur des mangroves et sept rivières (Caribaribe, Beberibe, Jiquià, Tejipio, Jordão et Pina), est le berceau du Brésil et en est fière. En face du Marco Zero, on peut d’ailleurs voir le parc des sculptures avec l’obélisque de Francisco Brennand ou Coluna de cristal (« Colonne de cristal ») construite pour les 500 ans du Brésil en 2000, partie intégrante du projet « Eu vi o mundo… Ele Começava no Recife » (« J’ai vu le monde…. il commençait à Recife »).

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Bien qu’un peu ambitieux, on ne peut pas lui nier une histoire bien particulière, riche de cultures métissées. J’ai pu d’ailleurs connaître un peu mieux son passé lors d’une balade en bateau au son du frevo. Profitant de commentaires détaillés, vous verrez entre autres, le premier grand pont construit au Brésil, le pont Mauricio de Nassau, du nom de l’administrateur hollandais de Recife et Pernambouc au XVIIème siècle, ou des statues d’hommes politiques et d’écrivains, généralement tournées vers l’intérieur du pont, afin de saluer les défilés du carnaval.

Mais ce qui reste, à mon avis, le plus impressionnant, c’est le mélange du vieux et du moderne : sur les ponts, les autobus et les ânes se partagent les voies ; les anciens palais du temps colonial côtoient les bâtiments modernes de l’administration brésilienne.

Une ville de culture et d’histoire

Pour ce qu’il est de la culture, il y en a pour tous les goûts. Pour ceux qui aiment l’art baroque, vous pourrez y visiter une flopée d’églises baroques, style importée d’Europe au XVIIème siècle. Construites par les missionnaires, qui entraient en compétition pour avoir la plus riche et la plus belle (oui, oui on parle bien d’églises…), on en trouve tous les 300 mètres dans certains quartiers de Recife et d’Olinda, l’ancienne capitainerie de la région. Malheureusement, beaucoup de ces églises ne sont pas entretenues et tombent en ruine.

Eglise de Notre-Dame de Boa Viagem

Pour ceux qui aiment les méchants garçons, le légendaire bandit Lampião (Virgulino Ferreira da Silva de son vrai nom) vous fera rêver. Avec ses lunettes rondes et son chapeau de cangaceiro (paysans pauvres devenus des bandits de grand chemin, à la fin du XIXe et au début du XXe siècles), il fut très craint et adoré tant à son époque qu’aujourd’hui. Marié à Maria Bonita, Lampião fait partie de l’imaginaire collectif à Recife et en Pernambouc et a influencé les arts et la culture. A voir le film retraçant sa vie avec des images d’époque: O baile perfumado. Le film A auto da compadecida y fait référence aussi.

Enfin pour ceux qui préfèrent la musique, écoutez du frevo, du maracatu ou du mangue beat pour être dans l’ambiance. Le frevo, c’est LA musique (et la danse, cela va sans dire) du carnaval du Nordeste. A l’origine, c’était plutôt une raillerie des pauvres qui, voyant passer les défilés militaires, se mettaient à les imiter en se battant et en dansant avec un parapluie multicolore. Aujourd’hui, la musique rappelle toujours celle des marches militaires mais tout le monde est de la fête. Le maracatu, c’est une musique basée sur des percussions héritées des esclaves noirs. J’ai eu l’occasion d’écouter une nação mon premier soir à Recife… totalement hypnotisant. Enfin, le mangue beat est beaucoup récent. C’est un mélange plus récent de rock, funk, maracatu et d’autres musiques issues du tropicalisme dont le plus connu représentant est Chico Science et son groupe Nação Zumbi. A écouter.

Si donc vous souhaitez vous rendre à Recife et y réserver un hôtel, pensez à aller faire un tour sur AlloVoyages.

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Connaissez-vous ces trois parcs de Madrid ?

Comme toute capitale moderne, Madrid compte de nombreux parcs et jardins, dont les plus connus et les plus visités sont l’inévitable et splendide parc du Buen Retiro et la gigantesque Casa de Campo. Les espaces verts, les jardins, les parcs, ne manquent pas dans la capitale espagnole – et nombre de ces endroits sont ignorés des touristes… voire des Madrilènes eux-mêmes.

Personnellement, je recommanderais volontiers de passer au minimum une semaine à Madrid, tant il y a à voir et à vivre, dans la capitale et même dans ses environs. Je vous conseille aussi, avant de vous rendre sur place, de jeter un œil au site Voyage-Privé.com : des voyagistes y proposent des séjours en hôtels hauts de gamme avec une réduction pouvant atteindre jusqu’à 70%. Barcelone, les Baléares, Tenerife ou Madrid : les offres sont diverses à la rubrique « Voyage en Espagne » et l’opportunité d’une nuit de luxe à un tarif accessible est loin d’être impossible.

Voici trois des nombreux parcs de la capitale espagnole, pas toujours bien connus des touristes, et que je vous invite à découvrir.

La serre froide du parc Juan Carlos Ier (Estufa Fría del Parque Juan Carlos I)

Située dans le quartier Corralejos (district de Barajas), le parc Juan Carlos Ier est le deuxième plus grand parc de Madrid, étant d’une superficie supérieure à celle du Buen Retiro. Outre ses quelque 19 sculptures d’artistes contemporains (les plus anciennes remontent à 1992, année de son ouverture au public), il abrite depuis 1996 une serre exotique, de quelque 4000 m². Nommée estufa fría (« étuve froide »), il s’agit d’une vaste structure semi-fermée de verre et de béton, qui utilise un système de chauffage passif pour créer un micro-climat. Tirant profit de l’orientation du bâtiment, des panneaux de verre et de son léger enfouissement, la serre dispense une climatisation naturelle sans nécessité de produire de l’énergie électrique.

Au total, la serre abrite quelque 220 espèces et variétés de plantes exotiques, réparties en douze espaces, parmi lesquels un jardin japonais, une réserve de bambous d’espèces diverses, un étang exposant diverses espèces aquatiques dont des papyrus, une reconstitution du biotope de type bois de rivage de fleuve, une plantation de plantes rampantes et grimpantes ; une petite cataracte.

Bref, un lieu guère saturé de visiteurs, où il est possible de goûter la tranquillité au cœur de la capitale espagnole, à quelques encablures du centre.

Informations pratiques :

  • Adresse : Glorieta Sar Don Juan de Borbón y Battermberg.
  • Métro : station Campo de las Naciones (ligne 8)
  • Bus : lignes 101, 104, 112, 151, 827 et 828.
  • Entrée gratuite
  • Ouvert toute l’année, de 10h à 20h ; vendredi et samedi, de 7h à 15h et du dimanche au jeudi, de 7h à 13h.
  • Activités familiales dans le parc.

Étoiles et panorama urbain nocturne au Parque de las Siete Tetas

La colline de l’oncle Pie (Cerro del Tío Pío) est aussi connue par les locaux sous le nom de Parque de las Siete Tetas (parc des Sept Mamelons – ou « parc des sept nibards », selon le niveau de langage où l’on se situe). Le lieu n’est pas exceptionnel en lui-même, mais sa position de surplomb par rapport à la ville offre une vue inégalable sur Madrid. C’est donc peut-être le meilleur endroit pour assister, depuis n’importe laquelle des collines, au coucher de soleil et observer les astres (ont dit, notamment, qu’on peut y voir Vénus) ou bien l’horizon urbain et son tissu de lumières.

Informations pratiques : 

  • Adresse : Puente de Vallecas C/ Benjamin Palencia.
  • Métro : stations Portazgo et Buenos Aires (ligne 1).
  • Bus : lignes 10, 54, 57, 141 y 143.
  • Ouvert 24 h sur 24, 7 jours sur 7.

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El Capricho de la Alameda de Osuna

D’une superficie de 14 ha, ce parc situé dans le quartier de la Alameda de Osuna, dans le district de Barajas, est l’unique jardin de l’époque romantique de la capitale espagnole. Voisin du parc Juan Carlos Ier, il est considéré comme l’un des (sinon LE) plus beaux parcs de Madrid. Il fut construit entre 1787 et 1839, sur ordre de la duchesse d’Osuna.

On y trouve un labyrinthe végétal, un petit palais, une place des Empereurs (plaza de los Emperadores), des sculptures, un salon de danse et les inévitables jeux d’eau, ruisseaux et étangs, où s’ébrouent canards et cygnes (noirs).

À chaque saison, son charme : la nature est très présente dans ce parc, qui se colore différemment au fil de l’année. Chênes, platanes, pins, cyprès, ifs et autres nombreuses variétés végétales accueillent toutes sortes d’animaux sauvages, depuis les oiseaux (merle, pigeon ramier, mésange bleue, rouge-gorge, pic-vert, rossignol, etc.) jusqu’aux petits mammifères (écureuil roux, musaraigne et autres soricidés)…

Informations pratiques :

  • Adresse : Paseo de la Alameda de Osuna.
  • Métro : station El Capricho (ligne 5).
  • Bus: lignes 101, 105, 151.
  • Ouvert en hiver (octobre à mars) les samedis, dimanches et jours fériés, de 9h à 18h30 ; en été (avril à septembre), les samedis, dimanches et jours fériés, de 9h à 21h. Fermé le 1er janvier et le 25 décembre.

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Comment communiquer en voyage ?

Que vous soyez globe-trotter ou voyageur occasionnel, vous vous êtes certainement déjà trouvé dans une situation malaisée en raison d’un manque de compréhension. Ne pas savoir demander votre chemin au Laos, commander un repas dans un restaurant en Russie, etc. Les situations sont nombreuses. Cela fait évidemment partie du voyage et de l’aventure, mais après une journée à vadrouiller à travers Tokyo, on aimerait tous rentrer rapidement à l’hôtel, sans passer une demi-heure à faire comprendre l’adresse au chauffeur de taxi, par exemple. Mais comment s’y prendre ? Quels sont les outils que nous avons à notre disposition ? Une petite revue non exhaustive par la traductrice Pauline Dedecker, de Cultures Connection.

En réalité, la grande aventure commence bien avant le jour du départ, et la phase de préparation est souvent tout aussi exaltante que celle du voyage lui-même. C’est l’occasion ou jamais de vous familiariser avec quelques phrases basiques. Du petit guide pour les débutants aux cours en ligne en passant par les tutoriels vidéo, les moyens d’y parvenir sont nombreux. Vous trouverez sans aucun doute chaussure à votre pied. Si vous avez prévu un tour du monde, il vous sera bien entendu impossible d’apprendre en même temps le malaisien, le serbe, l’espagnol et le swahili par exemple. Revoyez alors vos bases d’anglais et profitez des heures dans l’avion ou dans les transports en commun pour lire les petits dictionnaires proposés dans les guides.

Une fois sur les routes, vous pouvez également opter pour le bon vieux dictionnaire de poche. Mais il est vrai que le format papier ne convient pas forcement à tout le monde. Votre sac à dos est déjà rempli (et lourd !) avec un sac de couchage, une bouteille d’eau, un portable, et même parfois un drone pour les amoureux de la photographie aérienne… bref, le dictionnaire est une ressource très utile et riche en informations, mais pour ceux qui souhaitent voyager léger, cette option n’est pas très pratique.

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Aujourd’hui, les voyageurs ont accès à de nombreuses applications de traduction automatique. Il y a d’abord WordLens, qui permet de traduire en temps réel tous les textes que l’on a autour de soi : panneaux, directions, menus,… un résultat très surprenant et des traductions souvent approximatives mais qui peuvent toujours aider. Il y a aussi les nouvelles oreillettes The Pilot, qui traduisent instantanément en espagnol, en anglais et en italien. D’autres langues comme l’arabe et l’hindi vont bientôt suivre. Cependant, petit hic : au milieu du Sahel, difficile de trouver une connexion internet…

Pensez aussi au langage non-verbal ! Le ton de la voix, l’expression du visage, les gestes, etc. Certains signes sont internationaux : le sourire, le pouce pointé vers le haut ou vers le bas… Attention cependant, il existe des variantes dans chaque pays. Par exemple, en Europe mettre son index sur la tempe est anodin, en Afrique, il s’agit d’une insulte grave, tandis qu’au Japon, cela signifie que l’on trouve notre interlocuteur intelligent. Soyez observateur, et attention aux bourdes…

Enfin, il y a l’IconSpeak. Inventé par trois Suisses, ce tee-shirt aux 40 icones universelles imprimées vous aidera à communiquer dans le monde entier : logement, transport, nourriture, toilette, docteur, … Une manière originale de communiquer.

Tous ces outils sont d’une aide précieuse. Mais n’oubliez pas le côté humain. Même s’il est parfois frustrant de ne pas se faire comprendre, essayer de communiquer avec les locaux simplement avec des gestes et en baragouinant quelques mots permet de tisser des liens, de rigoler et d’échanger des sourires. Après tout, rien de tel que de s’immerger dans la culture locale pour en apprendre plus sur leur façon de communiquer.

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Barboter dans les cenotes de Mérida

J’ai atterri pour la première fois en Amérique en septembre 2012, à Cancún, une ville dont j’ai déjà eu l’occasion de dire plusieurs fois toute l’abjection qu’elle m’inspire. Le vol (un aller simple) était relativement peu onéreux : le motif de l’arrivée à Cancún était donc pratique. Ce premier passage au Mexique fut relativement court et […]

J’ai atterri pour la première fois en Amérique en septembre 2012, à Cancún, une ville dont j’ai déjà eu l’occasion de dire plusieurs fois toute l’abjection qu’elle m’inspire. Le vol (un aller simple) était relativement peu onéreux : le motif de l’arrivée à Cancún était donc pratique. Ce premier passage au Mexique fut relativement court et je n’eus pas le temps d’explorer cette péninsule du Yucatán que je souhaitais ardemment découvrir : deux jours après Cancún, je me dorais au soleil de Bacalar, un « village magique » du Mexique, avant de poursuivre un parcours qui devait me conduire quelques jours plus tard à Xela (deuxième ville du Guatémala) pour y donner des ateliers d’initiation au journalisme à l’Alliance française locale. Ce n’est qu’en août 2013 que, depuis le Guatémala où j’étais redescendu m’installer après une succession de vadrouilles, je remontai vers la péninsule du Yucatán pour quelques jours de vacances avant le retour en Europe… de nouveau via Cancún.

A la découverte des cenotes

Je visitai d’abord la coloniale Mérida, une ville de près de 800 000 habitants… Raison principale : aller visiter les cenotes des environs, ces puits naturels creusés par l’érosion d’une roche peu solide. Ne disposant pas d’appareil photo alors, j’y allais en repérage, prévoyant d’y revenir ultérieurement, à mon retour d’Europe. Je me rendis à ceux de Cuzamá, moment fantastique, enchanteur, de découverte de ces étonnants formations géologiques propres à la région. Sur des rails qui avaient auparavant servi à convoyer l’agave de la hacienda, un cheval nous tractait, une Mexicaine de la capitale rencontrée en route et moi-même, à l’ombre des arbres. Au programme : trois cenotes.

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Le premier n’était rien d’autres qu’une grotte avec une mare ; le second, plus impressionnant, était une grotte à laquelle on accédait par une descente d’échelle pour se baigner dans son eau, entourés de roches, dont l’une avait le profil vaguement austère d’une sculpture maya.

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C’est surtout le troisième, celui de Chelentún qui accomplit la promesse d’un lieu spectaculairement beau : par un escalier, l’on accède à l’entrée à ciel ouvert d’une caverne ; dans l’eau turquoise et translucide baignent des poissons-chats ; au plafond de la caverne, folâtrent des passereaux et des chauve-souris… Un spectacle rare où l’on oublie, hélas ! la fragilité de ce lieu et de son écosystème.

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Dormir dans une arène de Castille : Plaza de Toros

Récemment inscrite, en 2012 (et conjointement à la slovène Idrija), au Patrimoine mondial de l’humanité, en raison principalement de ses sites miniers, la petite ville espagnole d’Almadén abrite un hôtel insolite situé… dans une arène, initialement dédiée à la tauromachie.

Reconnu déjà en 1979 au patrimoine national en tant que monument historique artistique, l’hôtel Plaza de Toros (« Place des taureaux ») a intégré, au côté du patrimoine minier de la ville, la liste Unesco du Patrimoine mondial en 2012.

L’intégration de cet ensemble, conjointe à celle du site d’exploitation mercuriale d’Idrija (Slovénie), tous les deux étant parmi les plus grands au monde, est motivée par deux critères culturels de l’Unesco (les critères numéro 2 et 4), à savoir :
– « témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages » ; et
– « offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine ».

La visite du parc minier, d’où le mercure a été extrait depuis l’antiquité jusqu’à la fermeture des mines en… 2003, est donc, évidemment, l’attraction principale. Les monuments inscrits au Patrimoine mondial incluent aussi bien les édifices témoignant de l’histoire minière que le château Retamar, des édifices religieux et des puits traditionnels.

Plaza de Toros : la singulière histoire de cet hôtel insolite situé… dans une arène

Ville où étaient envoyés de nombreux condamnés aux travaux forcés dans ses mines de mercure, Almadén était affligée d’un taux de mortalité élevé : les épidémies s’y répandaient vite et la localité ne disposait pas d’un hôpital où soigner les mineurs blessés.

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En 1752, le Surintendant des Mines, Don Francisco Javier de Villegas demanda l’érection d’un bâtiment de 24 logements pour accueillir des familles, pour diminuer la densité humaine et permettre de lever les fonds, grâce aux loyers, pour la construction d’un hôpital pour les mineurs (aujourd’hui visitable et partie intégrante du Patrimoine de l’humanité d’Almadén). Par la même occasion, ces logements seraient répartis tout autour d’une arène de tauromachie hexagonale, destinée à accueillir les festivités. De fait, ces logements furent occupés par des locaux jusque dans les années 90. Après de grands travaux, l’hôtel fut inauguré en 2003.

Toutes les chambres sont orientées vers l’extérieur de l’arène, à l’exception de la suite, d’où l’on peut contempler l’arène – mais pas lors des corridas, moments où sont placées des tribunes autour de celle-ci. (Lesdites corridas n’ont lieu que deux fois l’an : lors de la Semaine Sainte, puis à la mi-août, lors des fêtes de la localité.) Au-delà de son aspects insolite, Plaza de Toros est un hôtel 4 étoiles spacieux et à l’élégance rustique : murs épais et blanchis à la chaux, boiseries et fer forgé. A noter : Plaza de Toros abrite également un Musée du taureau, ainsi qu’un restaurant.

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Le voyage en voilier ? « La liberté ! », selon Anne

Je reçois aujourd’hui mon amie Anne, qui a pas mal voyagé, notamment en voilier. Je lui ai donc posé quelques questions sur cette forme de voyage insolite. Femme libre, toujours tu chériras la mer !

Quel est ton meilleur souvenir de voyage en voilier ?
Une navigation en Terre de Feu et le voilier qui arrive, doucement, dans une caleta coupée du monde, au pied d’un glacier, majestueux, imposant. Puis ces quelques glaçons millénaires que l’on pêche et que l’on glisse dans son whisky : magique !
L’Antarctique aussi, avec une après-midi ensoleillée, à l’ancre, dans une sublime baie bordée de glaciers avec, pour seul bruit, le souffle des baleines qui passent, au loin… Puis cette baleine à bosse qui vient nager à côté du bateau, passe en-dessous, derrière, puis repart comme si de rien n’était… incroyable !

Mais pas besoin d’aller très loin pour de beaux souvenirs : je garde un souvenir mémorable d’une navigation le long de la rivière de l’Odet, dans le Finistère Sud : un cours d’eau qui serpente nonchalamment, bordé d’arbres et de végétation, paisible, loin du bruit et de l’agitation… une véritable bulle.

Quelle est, hormis la plus évidente, qui est d’être un voyage maritime/aquatique, la particularité qui t’attire le plus fortement dans le voyage en voilier ?
La liberté ! En voilier, il y a certes des contraintes – qui peuvent parfois aller jusqu’à vous empêcher de partir (météo, courant,…) mais, en voilier, on peut accéder à des endroits difficiles d’accès ou même inaccessibles ou voyageur lambda. Un exemple ? En Patagonie, j’ai embarqué sur un voilier et ai pu naviguer pendant une semaine autour des îles Wollaston, non loin du Cap Horn. Sauvages, inhospitalières, rudes et sublimes à la fois, ces îles sont inhabitées sauf par une poignée d’hommes de l’Armada chilienne. Aucun bateau ne les rallie, à part le bâtiment de ravitaillement qui doit passer… moins d’une fois par mois. En voilier, j’ai même pu poser le pied sur le Cap Horn et discuter avec le gardien du sémaphore !

Est-il impératif d’avoir des notions préalables, un diplôme ?
Un diplôme, pas forcément. Des notions, ça peut aider. Cela dépend en fait du voyage envisagé. S’il s’agit de longer les côtes quelques jours, dans un temps calme, cela devrait aller. Si vous envisagez une transat, vérifiez déjà que vous n’avez pas le mal de mer ! Passer 3 semaines avec l’envie de dormir et de vomir, c’est l’enfer. De plus, certaines personnes ne supportent pas de ne plus voir les côtes et d’être entourés de mer. Avant de vous lancer dans une grande traversée, testez-vous sur de petites navigations, 2-3 jours, pas trop loin des côtes.

Après, cela dépend aussi du capitaine. S’il a l’habitude de naviguer seul, que vous soyez un marin aguerri ou non ne changera pas grand chose pour lui. Par contre, c’est votre attitude qui sera primordiale : supporter la vie à plusieurs dans un espace confiné, être réactif pour les manœuvres (y compris en pleine nuit), prendre part aux quarts de navigation, participer à la vie du bord (cuisine, rangement, nettoyage), partager… Si c’est pour vous enfermer dans votre cabine toute la journée et manger vos paquets de gâteaux en douce, oubliez tout de suite. A bord d’un bateau, la solidarité est le maître-mot. Ça semble évident et pourtant, les mauvais comportements sont beaucoup plus courants qu’on ne le pense, je vous l’assure ! Il n’y a rien de pire que des équipiers qui ne savent pas vivre en collectivité. Donc testez-vous aussi là-dessus avant d’embarquer.

Le bateau-stop est-il une expérience facile ?
Cela dépend où l’on fait du bateau et à quelle période. Par exemple, pour une transat, il y a des ports propices aux départs des bateaux. Beaucoup de voilier partent des Canaries pour la traversée et vous aurez probablement plus de chances de trouver un voilier par là-bas. Si vous avez une destination dans le viseur, mieux vaut se renseigner avant pour savoir d’où partent les bateaux qui s’y rendent. Et sur la saison aussi : selon la météo (vent, cyclones,…), on n’entame pas telle ou telle traversée. Déjà, avec ces quelques éléments, on augmente ses chances. Ensuite, il faut savoir s’adapter. Chaque capitaine n’a pas la même manière de fonctionner et il faudra vous y faire. L’adaptation est donc primordiale, même si on n’est pas d’accord avec le chef de bord. Il faut aussi savoir prendre sur soi, trouver des moments d’espace personnels (Très important ! Vous n’êtes pas obligé d’être en permanence avec les autres et avez le droit d’aller vous isoler 2h à l’avant du bateau) et, en cas de conflit, désamorcer tout de suite. A l’autre bout du monde, beaucoup de capitaine vivent sur leur voilier : n’oubliez jamais que vous êtes chez eux, dans leur maison ! Vous vous imaginez, vous inviter de parfaits inconnus, pendant 3 semaines, chez vous et partager votre cuisine, votre salon, vote nourriture,… ?

Est-on facilement accepté ? N’est-ce pas un peu risqué, surtout pour une femme ?
Pour ma part, je n’ai pas eu de mal à me faire accepter. Peut-être parce que j’ai déjà de l’expérience, ce qui rassure. Un capitaine fera plus facilement confiance à quelqu’un qui a déjà navigué, non seulement parce qu’il peut aider à la manœuvre, prendre un quart sans souci, mais surtout parce qu’il peut être à peu certain que la personne va supporter la vie en mer, la promiscuité et ne va pas péter un plomb au milieu de l’océan ! Après, le fait d’être une fille m’a probablement aidé car… on fait moins peur. Ben oui. Est-ce risqué ? C’est comme pour tout : il faut faire appel à son bon sens et son instinct. J’ai déjà embarqué avec un homme qui naviguait seul, trouvé via un site d’annonces pour équipiers. Comme c’était dans une zone assez isolée, je me suis assurée que la navigation ne serait pas trop loin des côtes, qu’il y aurait des escales (au cas où j’aurais besoin de débarquer), si j’allais avoir une cabine, quel était le but de son voyage, le budget,… Au final, il m’a dit qu’il y avait un couple qui embarquait en même temps que moi, ce qui a achevé de me convaincre. J’ai embarqué un mois avec eux, le couple a débarque et pour ma part j’ai fini, 2 mois plus tard… en Antarctique, ce que je n’avais absolument pas prévu ! Mais si j’avais eu le moindre doute, je n’y serais pas allée. Si vous ne le sentez pas, même un tout petit peu, n’y allez pas. Dans tous les cas, femmes ou homme, il faut être vigilant, ne pas hésiter à poser plein de questions en amont et, pourquoi pas, demander aux voiliers à côté s’ils connaissent la personne et s’il elle leur paraît fiable (au port, toutes les personnes qui sont sur des voiliers et effectuent de longs voyages se connaissent), etc. Il vaut mieux un excès de questions, quitte à paraître suspicieux, que pas assez…

Lire aussi, pour prolonger : « Le voyage en Antarctique (1/2) : 10 conseils » et « Le voyage en Antarctique (2/2) : questions pratiques ».

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Tel-Aviv et sa vieille ville blanche

D’Israël, qui fut mon premier grand et long voyage à l’étranger, je garde de nombreux souvenirs. Et une particulière tendresse pour celle qui fut la première ville étrangère que j’aie connue : Tel Aviv. En 2004, par le truchement d’une compagne d’université qui vivait là-bas, je me suis envolé avec une amie pour ce qu’il […]

D’Israël, qui fut mon premier grand et long voyage à l’étranger, je garde de nombreux souvenirs. Et une particulière tendresse pour celle qui fut la première ville étrangère que j’aie connue : Tel Aviv.

En 2004, par le truchement d’une compagne d’université qui vivait là-bas, je me suis envolé avec une amie pour ce qu’il est courant de nommer la Terre sainte. Diverses lectures, historiques, politiques aussi (inévitables, tant la région est au cœur des préoccupations médiatiques depuis des décennies), m’avaient préparé intellectuellement à ce voyage. J’avais beaucoup lu, notamment, sur la complexité de la société israélienne, une société plurielle et loin de tous les simplismes auxquels les militants la réduisent et auxquels les médias ne font pas assez justice.

Car Israël, quoique « État des Juifs » (pour citer le fondateur du sionisme, Theodor Herzl), est loin de se résumer à un peuple juif uni et solidaire. C’est une société où se croisent – souvent sans réellement dialoguer ou se mêler – les libéraux vivant à l’occidentale et les religieux orthodoxes vivant selon les règles austères de la Torah, où la coexistence des Juifs ashkénazes (originaires d’Europe centrale et notamment de la culture yiddish) et des Juifs sépharades (issus, historiquement, de la péninsule ibérique et venus plus récemment des pays du Maghreb décolonisés) n’est pas sans tension, où les plus récents immigrés venus de Russie ou d’Éthiopie (falashas) sont volontiers victimes de discrimination. Au total, un État comme un autre, avec sa complexité, ses tensions, ses défis. Le voyage s’annonçait très propice à une découverte plurielle : aussi bien touristique qu’intellectuelle.

Coup de chance, j’avais rencontré cette même année un jeune homme, impliqué alors dans un média alternatif que nous avions été une vingtaine à créer : Jérémy Devray. Il venait, à l’époque, de faire son aliya (migration à Israël) et s’y était installé. Il nous avait invités, mon amie et moi-même, à le visiter à Tel-Aviv à notre arrivée.

Fin juin, nous partions donc pour Israël, par un vol Paris-Tel Aviv (direct). On s’était si mal débrouillé qu’en arrivant à l’aéroport David-Ben Gourion nous n’avions même pas l’adresse de Jérémy… Mais enfin, bon an mal an, nous avons fini par le trouver ; il nous a accueilli avec générosité, enseigné les premiers rudiments d’hébreu qu’il était alors en train d’acquérir.

Je me souviens avec émotion des quelques jours qui suivirent, à visiter Tel-Aviv et Jaffa de long en large, sous un soleil ardent. (Je me rappelle aussi ce couple de mariés, que nous avons surpris à Jaffa dans sa séance de photos). C’était l’été, chaud, oriental, et les touristes comme les locaux aimaient à paresser jusqu’au soir sur la plage. La visite de la ville ne fut guère dépaysante, tant il est vrai que la ville est très occidentale – et, un peu à l’écart des zones de tension les plus vives du pays, un espace où le conflit et les tensions internes de la société semblent plus faciles à oublier… au moins temporairement.

Je n’avais, alors, pas de connaissances très approfondies en matière d’architecture, mais je me souviens de l’impact des bâtiments modernes de la ville, dont Jérémy m’avait alors dit combien il les trouvait laids. Il est vrai que la ville est jeune (puisque fondée au début du XXème) siècle) à ce point emblématique de l’architecture moderniste que sa « ville blanche » est entrée en 2001 au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Mes photos de ce voyage sont rares – et je crains même de les avoir perdues… si tant est que j’en ai pris là-bas. Et puis, à l’époque, les appareils numériques n’étaient pas aussi abordables qu’ils le sont devenus. En guise d’illustration, j’ai donc sélectionné quelques photos libres de droit.

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Amérique centrale : des graffiti disent la quotidienneté de la violence

En dépit de sa réputation justifiée, l’Amérique centrale n’est pas une région si dangereuse que beaucoup le pensent… à tout le moins pour les touristes. Car si la violence frappe un peu partout, les victimes sont surtout les ressortissants locaux. Les capitales des pays du triangle nord de l’Amérique centrale (Honduras, Salvador, Guatémala) sont parmi les plus violentes du monde parmi les pays en situation de « paix » ; le taux de fémicide y atteint des records ; etc.

San Salvador est la capitale du second plus petit Etat d’Amérique centrale (derrière Bélize) et le plus densément peuplé. Le phénomène des pandillas en Amérique centrale (ces gangs ultraviolents auxquels l’adhésion passe par un assassinat en forme d’initiation, parfois dès l’âge de 8 ou 9 ans), n’est pas récent.

L’apparition de la première de celles-ci remonterait aux années 40 ou 50 à Los Angeles, avec la Pandilla 18, qui existe encore aujourd’hui. L’autre gang le plus connu est la Mara Salvatrucha ou MS-13, formé également à Los Angeles dans les années 1980. Pour mesurer l’envergure du phénomène, il faut savoir qu’en octobre 2012, le Département du Trésor des Etats-Unis a déclaré ce gang « organisation criminelle transnationale », les activités de la MS-13 ayant fait du nord de l’Amérique centrale (Guatémala, Honduras et Salvador) la zone hors état de guerre la plus violente du monde.

En 1992 au Salvador et en 1996 au Guatémala, ont lieu des accords de paix mettant fin à des conflits armés nés sous la Guerre froide et opposant, pour faire schématique, l’armée nationale soutenue par les Etats-Unis et des mouvements révolutionnaires. Ces pays de grande pauvreté quoique riche en ressources (accaparées par l’oligarchie et les compagnies étrangères qu’elle laisse faire en pratiquant une imposition extrêmement faible), auraient pu connaître une autre destinée si la corruption n’avait pas été si forte. Mais l’incompétence règne et, comme si cela ne suffisait pas, les Etats-Unis se débarrassent de ces déchets humains que sont les gangsters de la MS-13, et les renvoie en charter au Salvador. Le problème est peut-être temporairement réglé pour les champions de la liberté libérale, mais le renvoi dans leur pays d’origine de quelque 20 000 criminels natifs (natifs mais, souvent, ayant grandi aux Etats-Unis et parlant plus l’américain que l’espagnol, ce qui n’était pas propice à faciliter l’intégration) d’Amérique centrale entre 2000 et 2004 ne fait qu’y aggraver la situation sociale. La police corrompue, le manque de moyens et d’expérience pour faire face à un tel afflux de bandits, l’incapacité à faire appliquer la loi, n’ont fait là que faciliter la prolifération de ce cancer social, au Salvador bien sûr, puis à Guatemala City (Guatemala), Tegucigalpa et San Pedro Sula (Honduras), cette dernière étant l’une des villes au taux de motalité le plus haut du monde. Il est aujourd’hui bien connu que la violence – liées ou pas aux gangs – au Guatémala ou au Salvador fait plus de morts chaque année qu’au temps de la guerre civile. Et elle frappe partout, brutalement, avec une barbarie parfois extrême.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre ces graffiti de San Salvador, disant l’usure de la population et appelant à la paix : « Marre du sang ! », « La paix n’est pas le but, elle est le chemin. Il n’y aura pas de paix sans justice et équité ».

Il est à noter que des accords entre la police et les gangs salvadoriens ont permis une diminution de la violence et que, au Honduras, des accords similaires entre gangs sous supervision de l’Etat visent aux mêmes objectifs. Reste que la pauvreté, la corruption endémique à tous les niveaux, le règne brutal de l’oligarchie et des mafias dont bien des éléments indiquent qu’elles sont liées à l’autorité politique, de graves retards sur le plan de l’éducation, une démocratie guère acquise, le manque cruel de légalisme et le fait même qu’il s’agit de la principale route des drogues vers le marché nord-américain, ne risquent pas de régler le problème de sitôt.

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3 expériences gastronomiques surprenantes en voyage

C’est en voyageant que l’on ouvre ses papilles au monde et que l’on découvre des saveurs et textures qu’on ne trouvera jamais dans nos pays d’origine. Parce que les restaurants internationaux, même dans les plus grandes capitales, ne retranscrivent pas toujours au mieux les cuisines du monde, c’est sur place, avec les ingrédients et ustensiles locaux, que l’on a le plus de chance de manger des plats uniques. Parole à mon copain Kalagan

Dans le « downtown » de Nairobi, au Kenya

J’ai mangé ce jour là dans une cantine à Nairobi tout à fait ordinaire, où il était marqué en façade fresh fish. Habitué à ce genre d’endroit, où les Kényans choisissent parmi des dizaines de spécialités locales ce qu’ils vont manger le midi, ce fut la première fois que je mangeais du matumbo, pavé vert de purée de pommes de terres, d’avocat et de mais. Accompagné de sukumawiki, ces délicieux épinards que l’on retrouve dans beaucoup d’accompagnement (tout de même moins bons que le kunde, épinard noir et amer que je n’ai pu trouver qu’à Nakuru), de choux et d’une petite salade classique tomates-oignons-haricots, ce tilapia frit fut un vrai régal. A déguster sans couvert, avec les doigts !

Matumbo et tilapia frit, au Kenya
Matumbo et tilapia frit, au Kenya

Jarret de porc munichois à la moutarde sucrée

Il y a à peine quelques mois de cela, je partis pour un voyage en famille en Croatie. Sur le retour, nous profitâmes de notre passage aux abords de l’incontestable capitale allemande de la bière pour y faire une halte de 3 jours. C’est par hasard que je me retrouvai au Donisl, restaurant populaire du centre ville de Munich, où je commandai un délicieux jarret de porc accompagné de quenelles de pommes de terre et de moutarde au curry. Avec la bière, je payai une dizaine d’euro. C’est ce jour là que j’ai réellement compris que j’avais boudé l’Allemagne pendant de trop longues années et qu’il fallait que je rattrape le temps perdu.

Jarret de porc munichois, quennelles de pommes de terre et moutarde sucrée
Jarret de porc munichois, quenelles de pommes de terre et moutarde sucrée

Beignet de crevettes à la coco à Bacalar, au Mexique

Début septembre, nous avons atterri, avec Mikaël et Itzal, sur l’abjecte Cancún, que nous avons rapidement fuie pour Bacalar, petit coin de paradis au sud-est de la péninsule du Yucatán. Et c’est encore une fois par hasard que nous sommes tombés sur un petit restaurant qui ne payait pas de mine, dans le centre du village. Nous n’y étions que 3, mais les sourires de la serveuse et de la cuisinière nous ont rapidement mis en confiance. Et nous avions eu raison de commander ces deux assiettes aux saveurs exotiques, d’exquis beignets de crevettes, enrobés de coco. Accompagnés de quelques pommes de terre et bananes frites, d’un peu de riz, de crudités et d’une délicieuse sauce cocktail, nous partagions nos plats en nous régalant. Il nous fallut une amitié bien solide pour éviter que le dernier beignet ne fasse de ce repas une bagarre de gourmands !

Beignets de crevettes à la coco, au Mexique
Beignets de crevettes à la coco, au Mexique

J’aurais encore pu vous parler de l’IMMONDE vin de banane burundais, de délicieux foies de poulet au whisky d’Afrique de l’Est, de ce porc-épic camerounais fraîchement renversé par une voiture ou  de ce gigantissime full breakfeast, au lever du jour, lors de mon voyage impulsif à Londres. Mais les photos manquent et pour participer à cet évènement inter-blogueurs, il ne faut lister que 3 expériences gastronomiques.

Mais peut-être que vous en avez d’autres à nous faire partager ?

Nepal - Zoom sur le bouddhisme (6)

A la découverte du Népal

Entre ses majestueux pics enneigés et sa jungle luxuriante, le royaume des Sherpas est l’endroit rêvé pour une halte reposante après deux mois passés à bourlinguer sur les routes indiennes. Extrait, généreusement donné par l’une des auteures (Perrine), de leur guide « Autrement l’Asie ».

Roulées dans la farine par quelques locaux au moment de passer la frontière indo-népalaise depuis Siliguri au Bengale-Occidental, nous regardons avec désespoir le dernier bus s’éloigner et nous résignons à passer la nuit dans la ville étape de Kakarvitta. Bien décidées à ne pas nous éterniser dans ce lugubre ghetto urbain, nous nous levons aux aurores pour prendre le premier bus en partance pour la capitale. Hélas nous ne sommes pas au bout de nos peines et nous nous retrouvons nez-à-nez avec la porte solidement cadenassée de l’hôtel. Après quelques minutes de réflexion sur la stratégie à adopter (passer par le balcon du premier étage ? sortir la cisaille que nous n’avons pas emportée ?), c’est sur nos cordes vocales que nous misons pour appeler à l’aide. Nous réussissons finalement à quitter les lieux et enchaînons, cette fois au sens propre, par une vingtaine d’heures de bus en direction de Katmandou, la capitale. Nous profitons du trajet pour admirer les paysages montagneux, plaines fertiles et nombreux cours d’eau de la région du Teraï.

Le Népal a ouvert ses frontières aux étrangers depuis tout juste un demi-siècle et attire déjà des foules de voyageurs. Il est d’ailleurs coutume de dire que « la première fois que l’on va au Népal c’est pour ses montagnes, mais l’on y retourne ensuite pour la gentillesse et la bienveillance de ses habitants ». Notre séjour dans ce petit pays est ainsi ponctué de souriants « namaste » et de sincères échanges avec la population locale. C’est toutefois une autre histoire dans les rues commerçantes du quartier de Thamel, à Katmandou, où rabatteurs et vendeurs ambulants ne cessent d’alpaguer le chaland, parfois jusqu’à l’agacement. Après une énième tentative d’arnaque sur le prix du fromage de yak, Perrine, dont la patience a des limites, en vient à suggérer gentiment à notre interlocuteur de jouer la carte de l’honnêteté, sans quoi il finira par entacher son karma… Négociation réussie !

Nepal - Zoom sur le bouddhisme (5)

A quelques ruelles de là, nous pénétrons dans un véritable musée à ciel ouvert. Les temples de la célèbre place de Durbar Square se découpent au-dessus des toits de la capitale, donnant au quartier une atmosphère mystique des plus envoûtantes. Dans un délicieux mélange d’Histoire et de spiritualité, nous découvrons progressivement les pagodes, pavillons et sanctuaires sacrés qui font de Katmandou, une ville à l’allure médiévale atypique. Nous apprenons également avec étonnement que cet ensemble de temples n’est autre que la résidence de la Kumari Devi, une jeune déesse vivante vénérée par la population.

Rassasiées par de succulents momos, sortes de petits raviolis fourrés à la viande ou aux légumes, nous franchissons les portes de la ville pour découvrir le stupa de Swayambhunath. Cet imposant monument surélevé d’un dôme blanchi à la chaux a été conçu pour abriter les reliques de Bouddha. Bercés par le va-et-vient des drapeaux à prières et par de puissants effluves d’encens, les Népalais viennent ici pour se recueillir et murmurent des mantras (textes sacrés) au rythme des nombreux moulins à prières qui tournent autour du stupa.

Entre deux promenades, nous sommes invitées à la kermesse d’une école locale, partageant avec bonheur cet instant de fête avec les enfants, et essayons tant bien que mal d’avancer sur nos travaux respectifs de mémoires de fin d’études. Si les conditions sont loin d’être optimales, la motivation est néanmoins au rendez-vous ! En effet, la ville disposant en moyenne de quatre heures d’électricité par jour, nous sommes sans cesse interrompues par d’interminables coupures de courant. Or, qui dit coupures de courant dit aussi douche froide et pas de chauffage ! C’est donc bien emmitouflées dans nos sacs de couchage, armées de gants et bonnet que nous faisons péniblement glisser nos doigts sur le clavier de l’ordinateur.

Nepal - Zoom sur le bouddhisme (1)

Nous apprenons par la suite que la pénurie électrique est un problème de taille au Népal. De par ses innombrables cascades et cours d’eau, le pays est pourtant doté d’un potentiel hydroélectrique considérable. Hélas, affaibli par une décennie de guerre civile et de rébellion maoïste, ce petit territoire peine à se reconstruire. Longtemps mise à genoux par les puissances voisines, l’économie népalaise dépend aujourd’hui encore en grande partie de l’aide internationale et de l’énergie déployée par les ONG.

Après avoir découvert de fascinantes initiatives sociales et arpenté longuement les rues cabossées de la capitale, nous bouclons nos sacs à dos, enfilons nos chaussures de randonnée et mettons le cap sur les sentiers de la vallée de Katmandou. Les nombreuses rencontres que nous avons faites dans la capitale nous permettent d’élaborer un petit programme sur mesure, dans une région réputée pour ses mosaïques de champs en terrasses. Si la plupart des randonneurs se rendent dans la célèbre chaîne himalayenne, véritable toit du monde, nous préférons pour notre part limiter les transports et admirer de loin les sommets enneigés où la température très basse en cette saison nécessite un équipement professionnel. Accompagnées d’un formidable guide local, Panta, nous progressons ainsi de village en village, dormant tantôt chez l’habitant, tantôt dans un monastère bouddhiste au sommet de la montagne comme à Namobuddha. Cette dernière expérience nous laisse toutefois un petit goût amer… S’il apparaît que des milliers d’étrangers viennent chaque année se ressourcer en étudiant le bouddhisme dans les monastères, nous sommes déçues de constater que pour une nuit, seul notre portefeuille semble intéresser nos hôtes. Nous repartons donc un peu frustrées de ne pas avoir pu échanger quelques mots avec un moine local. La randonnée se poursuit ensuite en direction de Baltali, charmant village newar, où nous sommes accueillies par une famille au grand cœur. Loin des routes touristiques, nous découvrons ici des sourires francs et des poignées de mains chaleureuses, dénuées de tout intérêt matériel. Il est en effet chose courante de se faire alpaguer par un nombre incalculable d’enfants réclamant stylos, chocolats, montres et appareils photos sur les chemins de randonnée. Ces interpellations traduisent bel et bien le comportement de certains voyageurs, qui malheureusement, en pensant bien faire, habituent les jeunes générations à réclamer et leur donnent une image biaisée du touriste occidental.

Nepal - Zoom sur le bouddhisme (4)

Guidées par les drapeaux à prières et la douce odeur des orangers qui bordent les sentiers, notre séjour aux pays des Sherpas touche à sa fin… A notre tour, nous sommes désormais convaincues que nous reviendrons à coup sûr, tant pour explorer les pics montagneux du nord du pays que pour retrouver les belles amitiés que nous avons tissées en cours de route.