Tous les articles par Marco

Salut, moi c'est Marco. Et toi ? Bienvenue sur mon modeste blog de voyage. J'ai roulé ma bosse par-ci, par-là et ai toujours plus faim de découvrir le monde. J'ai 27 ans, je suis Breton – et certains disent que ça expliquerait pas mal cette envie de bouger et d'aller goûter vers des horizons lointains, vers des pays qui, à certains trop encroûtés dans leurs certitudes et leurs peurs, font peur... J'ai fait le pari que le monde est plein de personnes bonnes, généreuses, amicales – même si mon optimisme ne fait pas de moins un inconscient : bien sûr, il y a des salauds, des idiots, des profiteurs, des gens dangereux, mais ils ne sont pas la norme, et je ne vais pas me pourrir la vie en m'obsédant à ce sujet. Lors de mes voyages j'ai vécu parfois des séjours prolongés, notamment en Amérique centrale, vivant de petits jobs ou donnant des coups de pouce à des ONG. C'est pourquoi je parle ici pas mal de cette zone où j'ai baroudé. Je reconnais être un photographe médiocre, mais je m'améliore, hein, avec le temps. Ah, et je suis célibataire... Rien à voir ? Certes ! Mais à bon entendeuse... Hahaha !
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Passer quelques jours en Turquie

Avec seulement cinq misérables semaines de congés payés, le salarié amateur de voyage doit parfois se rendre à l’évidence : impossible de partir longtemps, de prendre le temps nécessaire à la découverte d’un pays. Bien sûr un Stakhanov pourrait prendre ses cinq semaines annuelles d’un coup pour résoudre ce problème. Je ne suis pas Stakhanov et je me suis donc contenté d’une semaine en Turquie. Je n’entends pas ici dresser par le menu l’ensemble de mon voyage, si court fût-il. Je me contenterai de quelques conseils aux voyageurs pressés. Un article de mon copain Jules Athouni.

Les hébergements sont nombreux à Istanbul, quelque soit votre budget vous trouverez de quoi vous logez. Pour ma part, je me suis contenté des guest-houses tournant autour de 10-15 Euros la nuit. Dans le vieil Istanbul, le quartier de Sultanahmet, où se situent les sites les plus touristiques comme Sainte-Sophie ou la Grande Mosquée, bénéficie des faveurs des touristes. Notamment les amateurs de soirées alcoolisées et dansantes. On reste ici entre touristes et les tubes sont les mêmes qu’en Europe occidentale. Pour ma part, j’y ai résidé mes deux premières nuits, le quartier étant idéalement desservi depuis l’aéroport Atatürk. Je n’avais aucune réservation et j’ai échoué après avoir essuyé quelques échecs à Best Island Hostel. Bon rapport qualité-prix et le proprio Ali est très sympa. Par contre, je déconseille fortement l’auberge voisine où j’ai du dormir une nuit (l’autre étant pleine) : trop cher eu égard à la qualité médiocre du service.

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Ce quartier a pour lui d’être idéalement situé pour découvrir les principaux sites touristiques d’Istanbul mais il est aussi blindé de touristes et finalement assez peu agréable. Si un peu de marche à pied ou de transport en commun ne vous effraie pas, je conseillerais plutôt de traverser la Corne d’Or pour séjourner dans l’ancien quartier génois et plus particulièrement dans la très bonne auberge World House. Nous sommes ici dans l’Istanbul dit “moderne”. C’est ici et tout au long de la rue Istiklal jusquà la place Taksim que la jeunesse stambouliote enfièvre ses nuits. Il y a certes des touristes mais il y a aussi – et bien plus – des turcs ! Par ailleurs, vous aurez l’occasion de manger des mezzés à tomber par terre dans un restaurant intitulé de mémoire “Çurma Meyhane” non loin du Lycée Galatasaray, au croisement de la rue Turnacibasi et de la ruelle Kartal. Je n’ai pas trouver de site sur ce restaurant ni même un référencement sur Google Maps. Pour vous aider, sachez qu’il se trouve dans la même rue que l’Urban Café (voir plus bas, la carte Google).

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Pour les amateurs de randonnées, il est possible de prendre des bus de nuit pour se rendre en Cappadoce. Je n’y suis évidemment pas resté longtemps (trois jours). Je recommande volontiers la Shoe String Cave Pension à Göreme, plutôt bien située pour explorer à pied la région. Les auberges proposent des tours pour visiter des villes sous-terraines et la vallée d’Ihlara. Il est possible de se rendre directement en bus dans la dite vallée pour ceux qui aimeraient économiser des brouzoufs. Attention néanmoins, les bus cessent assez tôt (15h30 semble-t-il) leur départ de la vallée pour rejoindre Aksaray (ville la plus proche). Dans mon cas, j’ai eu la chance d’être pris en stop… par un couple de français qui se rendait à Aksaray. Le stop est assez facile en Turquie (au point que certains automobilistes s’arrêtent pour s’excuser de ne pouvoir vous prendre) mais passer une nuit dans le village de Sélime (où s’achève la randonnée) n’est pas à exclure pour les moins chanceux ou séduisants d’entre vous.

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Triste, naïf ou humaniste ? Quetzaltrekkers, ou quand les « Gringos » font visiter le Guatémala

Souvent louées, parfois controversées, certaines initiatives humanitaires ou solidaires se développent de manière naïve, voire perverses pour le pays d’accueil. Symptomatique est le cas de l’agence Quetzaltrekkers, située à Xela (Guatémala), composée de bénévoles – majoritairement étasuniens – de passage, emmenant les touristes en randonnée sur les volcans de la région. Côté positif : reversement intégral des bénéfices à des œuvres locales ; côté négatif : une concurrence insoutenable pour les guides locaux. Un article de Joffrey Nanquette.

Un slogan : « Hike and Help » (« Grimpez et aidez »)

Née en 1995, Quetzaltrekkers est une association qui a vu le jour à Quetzaltenango (Xela, comme on la nomme plus communément), deuxième ville du Guatémala. Le succès de ce projet mêlant tourisme et humanitaire a conduit à la création d’une structure analogue et homonyme à León, au Nicaragua, en 2004, puis à celle de Condortrekkers à Sucre (Bolivie) en 2008. Nous nous intéressons ici seulement à l’agence située au Guatemala.

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Sur le papier, l’initiative est louable : Quetzaltrekkers propose à un public exclusivement anglophone différentes randonnées à des coûts relativement bas, dont les bénéfices sont reversés à deux associations locales partenaires : Escuela de la calle (« école de la rue ») et Hogar abierto (« foyer ouvert »). La première est engagée dans une action de lutte contre le travail infantile de rue et pour l’éducation et l’alphabétisation d’yceux, ainsi qu’à une sensibilisation de parents souvent résistants à la scolarisation. Cette structure est composée de professeurs, travailleurs sociaux et psychologues, soutenus par des volontaires étrangers. D’après le site de Quetzaltrekkers, 175 enfants de 5 à 15 ans, en majorité indigènes, bénéficient de ce programme. La seconde est un lieu d’accueil d’une quinzaine d’enfants et adolescents de 9 à 18 ans que les aléas cruels de l’existence (viol, violence, perte des parents…) ont conduit à se trouver livrés à eux-mêmes.

Le moins que l’on puisse dire est que l’initiative est généreuse : des bénévoles venus, le plus souvent, d’Amérique du Nord, viennent passer un minimum de 3 mois à leurs frais, accompagnant des touristes en excursion dans la région, organisent des fêtes pour lever des fonds au seul bénéfice des associations susmentionnées. Selon le site de l’Escuela de la calle, depuis la création du Hogar abierto qui lui est rattaché, les centaines de bénévoles de Quetzaltrekkers ont permis la viabilité financière des organismes à hauteur de 70 à 80% du budget.

A priori, tout cela est louable et plutôt positif au niveau social, moral et économique ; cependant, regardons d’abord d’un peu plus près le fonctionnement de Quetzaltrekkers.

Vue depuis le Santa María des paysages environnants
Vue depuis le Santa María des paysages environnants

Les dessous des cartes

Les volontaires de Quetzaltrekkers chargés de l’accompagnement des groupes de touristes en randonnée, sont formés en une semaine par leurs prédécesseurs volontaires – et c’est parti ! Il convient d’abord de rappeler que le Guatémala est un pays « sensible » en matière de sécurité, ensuite que les magnifiques balades qu’on peut y réaliser, sont souvent d’une grande difficulté et que le pays fait face régulièrement à des catastrophes naturelles. Il ne faut, bien sûr, pas dramatiser à l’excès : le tourisme au Guatémala n’est pas un chemin de croix ; mais il est important de préciser que ces jeunes au bon cœur, guides improvisés, n’ont pas (ou peu) d’expérience, ne parlent que très peu l’espagnol et n’ont aucun diplôme pour exercer leur activité de guide, ce qui est l’une des conditions au Guatémala pour exercer en tant que guide. Mais, apparemment, nos amis étasuniens n’ont aucune difficulté avec le fait d’ignorer les lois locales et d’être, le plus souvent, incapables d’aligner trois phrases en espagnol.

Lorsque nous sommes allés nous balader sur le Santa María avec notre ami Edgar, guide local vivant au pied du volcan à Llanos del Pinal, nous avons pu vérifier que deux policiers en contrôlaient l’accès, vérifiant si le guide était habilité à exercer et accompagner un groupe. Dit plus clairement : si les Quetzaltrekkers peuvent embarquer des groupes sans disposer de qualifications reconnues, c’est très possiblement en apportant une contribution à la corruption endémique qui ravage le pays et y empêche l’application du droit. (Pour rappel, Transparency International, ONG engagée dans la lutte contre la corruption, classait en 2012 le Guatémala 113ème sur 176 Etats selon l’indice de perception de celle-ci.)

Vue depuis le sommet du Santa María
Vue depuis le sommet du Santa María

Hormis ces pratiques… limites, nos cowboys fringants gagneraient surtout à analyser le projet et le mettre en perspective. Si, lors de sa création, Quetzaltrekkers proposait une projet intéressant, alors que s’achevait la guerre civile et que le nombre de touristes y était encore relativement faible (563 000 cette année là), près de deux décennies plus tard, les choses ont bien changé. L’industrie touristique connaît un développement continu et, avec 1 823 000 en 2011, le pays est le deuxième le plus visité de l’Amérique centrale après le Costa Rica, en dépit de sa réputation – justifiée, mais exagérée – de violence (statistiques de la Banque mondiale). 18 ans après sa création, un bilan serait le bienvenu, consistant notamment à interroger l’impact ou le rapport au tourisme local.

Car, évidemment, certains acteurs locaux souffrent de la réussite de Quetzaltrekkers : avant tout les guides locaux, en majorité des personnes dont ce n’est pas la seule activité professionnelle (beaucoup sont paysans, notamment Edgar, que je viens de mentionner plus haut), ayant pourtant une connaissance parfaite des lieux et une expérience bien fournie. La plupart d’eux parle espagnol, l’idiome maya k’iche’, souvent anglais et même parfois français ou encore japonais. Ils ont le Guatémala dans leur chair, connaissent la faune, la flore, certaines légendes locales parfois, et sont à même d’apporter de précieux éclairages sur le pays lui-même de façon plus générale. Ils sont également souvent connus des locaux, pour la simple raison qu’ils sont leurs voisins. Cependant, la fréquence des randonnées qu’ils effectuent est limitée, contrairement aux jeunes Quetzaltrekkers qui, eux, continuent à remplir leurs listes de réservation.

Une concurrence non libre et faussée

Clairement, Quetzaltrekkers est l’agence gagnante dans un jeu de concurrence guère équitable. Pourquoi ? Certes, nous pourrions penser que le tarif pratiqué est imbattable puisque les guides ne sont pas rémunérés. Mais là n’est pas le propos : les tarifs sont à peu près égaux à ceux pratiqués par les agences locales et guides indépendants. Ce succès s’explique par une grande inégalité de compétences techniques en matière de montage de projet et de maîtrise des nouveaux médias de communication. Après avoir rencontré plusieurs guides locaux et de nombreux touristes, le constat est le même : Quetzaltrekkers sait s’organiser et communiquer.thumbnail-quetzaltrekkers
Les Occidentaux savent s’organiser à moyen-terme et communiquer, même avec un faible niveau d’étude, ce qui n’est pas le cas au Guatémala. L’intervioù avec Oscar et Edgar, deux guides locaux, confirme une incapacité à se réunir, à s’organiser et élaborer une réponse collective des guides indépendants à la concurrence, liée autant à des conflits interpersonnels et des questions d’orgueil qu’à une méconnaissance des nouvelles technologies. C’est là que le bât blesse.
Les Quetzaltrekkers se rendent-ils compte qu’ils prennent le travail des locaux, exerçant une concurrence rude, jouissant du magistère de la charité autant que de la visibilité médiatique ? Pourquoi n’intègrent-ils et ne forment-ils pas plutôt des locaux, durablement impliqués sur place, afin qu’ils puissent ensuite être autonomes ? Leur stratégie reste floue, voire inexistante. Impossible toutefois de nier leur sincérité ni la réalité du secours financier à des dizaines d’enfants miséreux. La relation à ceux-ci n’est, certes, pas nécessairement très proche – un repas par semaine suivi d’un match de foot, servant a remplir son appareil numérique de jolies photos d´enfants pauvres : la grande classe – mais la réalité de l’apport est incontestable.

Mais les Quetzaltrekkers ne sont pas les seuls à faire du tort aux guides locaux. En effet, les agences de voyage locales n’ont pas non plus tendance à tirer vers le haut les guides locaux, bien au contraire, faisant régner une concurrence entre les guides, encouragés à brader leur force de travail. Ceux-ci ne touchent en moyenne moins de 10% des sommes versés par les touristes aux agences et sont chargés d’embarquer des groupes souvent trop nombreux : 8, 10 personnes, parfois davanatge. Pablo Ixcot, autre guide local, dûment formé à la randonnée montagnarde, évalue quant à lui les conditions de sécurité optimales, pour une ascension de volcan, à un ratio de 4 ou 5 personnes par guide.

Des guides bien esseulés

Malheureusement, rares sont les alternatives pour les guides, car la majorité des touristes passe par les agences qui emploient ceux-ci, ou par Quetzaltrekkers. Au milieu de cette jungle, ces travailleurs du tourisme local, malgré leurs compétences, semblent bien esseulés.
Le phénomène de l’exploitation ou de la sujétion des travailleurs des pays pauvres est bien connu : nous avons eu l’occasion de parler du cas de Cancun ou de celui du tourisme de masse. Dans un autre registre, la tragique affaire des ouvriers sous-traitants pour Mango morts au Bangladesh, illustre ce phénomène. Mais un frein au développement souvent moins visible, car considéré positivement, vient aussi parfois de la charité et des institutions humanitaires, dont l’activité peut constituer un frein à l’échelle locale.

En l’espèce, Quetzaltrekkers ne mérite totalement l’opprobre, car la collecte de fonds réalisée depuis sa création a permis d’extirper de la rue et de la misère de nombreux enfants, et de former des professeurs. Mais il importe de garder une certaine vigilance à l’égard d’institutions dont les belles intentions affichées ont un revers parfois bien pire.

En dernier ressort, il reste le choix individuel du touriste : ou bien donner son argent à une association caritative nord-américaine dont les fonds engendrent de réels bienfaits, mais qui n’apportent pas de garanties suffisantes de sécurité ni de qualité de service ; ou bien privilégier des guides locaux compétents et bien formés, et soutenir la microéconomie touristique.

Le saviez vous ?

Gringo : parmi les diverses origines étymologiques possibles du mot, l’une fait remonter le terme à une chanson entonnée lors de la guerre mexico-étasunienne.

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Kayak & Découvertes : « mettre en valeur la richesse du patrimoine du Médoc »

Promotrice d’un tourisme local et cofondatrice de l’agence Kayak & Découvertes, Mélanie Genest résume le fond de la question du voyage et du tourisme : voyager, ce n’est moins changer de pays ou de continent que d’être curieux du monde environnant.

Le site de Kayak & Découvertes n’est pas très clair. «Kayak & Découvertes, qu’est-ce que c’est  ? Une agence touristique pour découvrir l’estuaire de la Gironde et sa faune  ? Un bar  ? Un restaurant de gastronomie locale  ? Un lieu d’expositions  ? Une base d’activités nautiques  ?

« Kayak et Découvertes » c’est tout d’abord un lieu original et apaisant construit dans l’esprit des anciennes cabanes ostréicoles et situé sur un petit port typique du Nord Médoc (le port de Saint Vivien de Médoc). On peut simplement y boire un café, y goûter des spécialités locales comme les gambas du Médoc ou encore découvrir la faune et la flore des lieux en parcourant le chenal du Gua en kayak.

Notre objectif est de mettre en valeur la richesse de notre patrimoine qu’il soit naturel, culturel ou gastronomique. C’est pourquoi nous proposons également un petit coin bibliothèque contenant des informations sur la région et accueillons régulièrement des artistes locaux.

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Tu disais que ton compagnon et toi avez créé Kayak & Découvertes au retour d’un voyage de 9 mois en Asie et Amérique du Sud  : «  De retour dans notre région, l’Aquitaine, nous avons décidé de proposer quelque chose qui nous ressemble, inspiré par ce que nous avions vu tout au long du périple  », écrivais-tu. Le projet préexistait-il au voyage ou bien a-t-il émergé durant celui-ci  ? En quoi le voyage a nourri ce projet  ? Et pourquoi avoir choisi de se lancer dans une activité d’entrepreneurs, alors que nous sommes en situation de crise économique, ou que beaucoup se plaignent d’une imposition lourde des PME  ?

Kayak et Découvertes a été pensé et créé au retour de notre voyage. Durant ces 9 mois, nous avons rencontré de nombreux jeunes entrepreneurs qui se sont lancé dans des projets quelque peu osés tout autour du monde : la création d’un jardin potager au Laos, la vente de bijoux en Amérique du Sud… Tous étaient animés d’un même objectif : avoir un cadre de vie le plus agréable possible avec des priorités telles que l’harmonie avec la nature, prendre le temps avec les gens, etc. Autant de valeurs que nous partageons. Nous avons alors imaginé créer un lieu qui nous ressemble dans lequel nous nous sentons bien et portant des valeurs qui nous tiennent à cœur. Est alors né le Kayak Café.

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L’expérience de votre voyage vous a permis, écris-tu, de « découvrir des lieux typiques autour du monde pour se rendre compte que notre région aussi est typique et qu’elle est encore très méconnue  ». Beaucoup de voyageurs cherchent en effet un «  authentique  », un «  typique  » dans le lointain, comme si chez nous, en France, il n’y avait pas de choses splendides, méconnues, dignes d’être découvertes, voire préservées, transmises. Que diriez-vous aux voyageurs qui croient que voyager, c’est forcément aller loin?

Je dirais que voyager ce n’est pas changer de pays ou de continent mais c’est être curieux et ouvrir son esprit à l’inconnu. Le voyage peut se faire dans la région, le département ou même le village voisin qui révèle parfois de fabuleux secrets.

Comme le dit très justement Proust « Le véritable voyage ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais d’avoir de nouveaux yeux ». Nous en avons nous même fait l’expérience en redécouvrant notre région à notre retour de voyage.

Quelle est la région que vous faites découvrir… et quels en sont, justement, les aspects «  typiques  »  ? Pourquoi avez-vous à cœur de les faire connaître  ?

Terre sauvage et souvent méconnue, le Médoc à une histoire viti-vinicole très riche mais pas uniquement. L’activité de pêche a également marqué le paysage médocain avec la construction de carrelets et les petits ports de pêche typiques disséminés tout le long de l’estuaire de la Gironde.

Les marais du nord du Médoc, la forêt et les paysages littoraux foisonnent de zones naturelles protégées. Le Port de Saint-Vivien, au cœur de ces zones, est à préserver et il nous tient à cœur de le faire connaître tout en respectant le lieu.

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Quels publics accueillez-vous principalement  ?

Nous accueillons une clientèle très variée tant au niveau de l’âge que de la provenance territoriale. Beaucoup de locaux viennent seuls ou accompagnés d’amis de passage afin de leur faire découvrir la région de façon originale. De nombreux vacanciers nous rendent visite en suivant la route des petits ports ou parce qu’ils ont vu notre publicité dans les offices de tourisme, les gîtes ou campings avoisinants, sur internet ou guidés par le bouche à oreille qui fonctionne très bien. Nous n’avons donc pas vraiment de public type et c’est tant mieux car nous sommes heureux d’accueillir des profils très différents ce qui contribue à l’enrichissement du lieu et des échanges.

Site de Kayak et Découvertes

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A Sumpango, on fête les morts avec des cerfs-volants

La Fête des morts est un moment important de l’année au Mexique aussi bien qu’au Guatémala. Quiconque voyage dans ce pays centre-américain à cette période de l’année gagnera à se rendre à Sumpango comme je l’ai fait : ses gigantesques cerfs-volants sont particulièrement spectaculaires et constituent un témoignage vibrant de la culture populaire guatémaltèque.

Les cerfs-volants (« barriletes », en espagnol) font indéniablement partie de la culture guatemaltèque. C’est principalement dans le département de Sacatepéquez, dont la Antigua est le chef-lieu, que la tradition est le plus vivace. Le 1er novembre, pour la Fête des morts, de gigantesques cerfs-volants s’agitent couvrent le ciel de leur mille couleurs.

C’est en effet à Sumpango que la tradition guatémaltèque des cerfs-volants de la Fête des morts trouve sa capitale. Ce sont principalement les jeunes de la ville  qui organisent les festivités à l’occasion de la Fête des morts, le 1er novembre. Pendant plus de 45 jours, ils préparent et confectionnent ces cerfs-volants géants, avec plusieurs types de papier de couleur et de bambous. Quatre catégories sont en compétition : la catégorie D est celle des enfants (1 à 2,5 mètres de diamètre), la catégorie C est la catégorie de formes libres, la catégorie B expose des cerfs-volants de 3 à 6 mètres de diamètre. Enfin, la catégorie A expose ceux de plus de 10 mètres de diamètre.

Lors de la Fête des morts, les cerfs-volants s’agitent un peu partout dans le ciel du Guatémala. Mais c’est à Sumpangoque les cerfs-volants sont les plus démesurés et marqués par des motifs traditionnels.

La légende raconte que pour éviter que les mauvaises âmes perturbent les voisins de la région, il faut créer des sons avec le vent et le papier : cela permet de les éloigner.

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Souvenirs de Santiago : le prédicateur fanatique de la Calle Huerfano

Phénomène d’envergure dans toute l’Amérique latine, la poussée des sectes évangéliques est constatable à la prolifération d’églises qui gangrènent les territoires et divisent les populations. Catherine Maillary, qui a vécu près de 10 ans au Chili, se souvient d’un de ces prédicateurs de rue qu’elle croisait à Santiago…

Debout au coin de cette rue piétonne, probablement la plus empruntée de Santiago, endimanchés de noir et de blanc dans leur costumes étriqués et usés, gesticulent et brament les prédicateurs évangélistes en brandissant leur Bible, jetant des menaces, sermons et codes de bonne conduite, pèle-mêle aux passants tantôt indifférents et tantôt amuses, quelques-uns excédés, ou tantôt même s’arrêtant pour mieux écouter leur paroles interminables.

Je me souviens plus particulièrement d’un d’eux plus virulent que les autres qui bramait sans relâche des « La mujer adultera!!!! » (« la femme adultère »), suivi d’une flopée de menaces et paroles dépréciatives en tout genre, le tout accompagné d’un rictus de profonde détresse teintée de dégoût pour le monstre en question.

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Je me rendais à l’époque sur mon lieu de travail, il était tôt le matin et, autour de moi, les regards embués de la foule aux pas pressés tombaient sur ce petit homme au pantalon trop court et au col amidonné, lui donnant un air de digne misère. Il gesticulait, montait et descendait nerveusement d’une petite caisse en bois qui lui servait d’estrade de fortune pour l’occasion. Il exhibait avec force geste les Saintes Écritures sous le nez de qui s’en approchait.

Je me souviens avoir ressenti l’ampleur de son désarroi et de sa profonde conviction, j’ai pensé qu’il avait probablement dû être victime de cette affaire lui-même… ou peut-être fut-elle celle d’un oncle, cousin, meilleur ami… Bref, le sujet paraissait lui tenir particulièrement à cœur. Il ne personnifiait plus la parole bienveillante que l’on aime à prêter au Christ, mais bel et bien celle d’un prêtre aigri et aboyeur, tout comme celui dont parle Isabel Allende dans sa Maison aux Esprits.

Bien vite mes pas m’éloignaient de cette figure évangélique de la Calle Huerfano, un matin comme beaucoup d’autres.

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« Bali, c’est en Indonésie ? »

Vraiment, on m’a déjà posé cette question. Oui, c’est en Indonésie. C’est l’une des milliers d’îles qui composent l’archipel indonésien, environ 17.000. Venir en Indonésie et ne visiter que Bali c’est un peu comme aller aux États-Unis et ne voir que New-York (ne nous méprenons pas, j’aime NYC. Mais ce n’est pas parce qu’on a vu NYC qu’on a vu les États-Unis, n’est-ce pas ? Ce qui est exactement mon cas : je ne dis pas que j’ai visité les États-Unis, je dis que j’ai visité New-York et ses environs). Un article soumis par Elenita, du blog Ma vie sous l’eau et que je relaie ici avec plaisir.

Bali : partez à la découverte de cette île indonésienne

Je n’ai pas visité les milliers d’îles indonésiennes, j’en suis même très loin. Je vis sur l’une d’entre elles depuis bientôt dix mois, j’en ai visité d’autres. Ce qui me permet de dire (avec un peu d’aplomb, j’en conviens aisément) que l’Indonésie ne se résume pas à Bali. Une fois de plus pas de conclusions hâtives, j’aime Bali. Enfin, en partie.

Pas vraiment la partie qui est devenue un parc d’attraction géant où l’on construit des hôtels et des magasins jusqu’à plus soif, où le trafic devient un problème quotidien. Il est trop facile de blâmer les touristes pour tous les maux du tourisme, certes. Cependant, comment ne pas se demander pourquoi on trouve dans le sud de l’île à tous les coins de rue ou presque des KFC, Starbucks et autres McDonalds, des bars servant de la bière fraîche à toute heure du jour et de la nuit, des magasins de vêtements en pagaille (les mêmes que l’on trouve chez soi pour une bonne moitié hein, c’est sûr qu’acheter son maillot de bain QuickTruc ou RipMachin à Bali, c’est plus exotique).

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Cette partie de l’île, la zone deKuta – Semyniak – NusaDua, et dans une certaine mesure Ubud, est devenue un espace marchant gigantesque, voué à l’industrie du tourisme qui la fait vivre. Je ne méprise pas les touristes, moi aussi j’en vis. Ce qui me chatouille, c’est l’espèce qui se cantonne à ce qu’elle connaît, qui ne veut que les piscines à débordement et les burgers, mais qui refuse de voir le reste. Qui ne s’essaye même pas à apprendre deux mots d’indonésien, parce que c’est fatigant. Qui ne comprend pas pourquoi tout le monde ne parle pas anglais (ou même français ou italien, tant qu’on y est). Qui ne s’aventure jamais hors des sentiers tracés par les guides de voyage et autres tour-opérateurs.

Et c’est bien dommage. Même Bali, une petite île parmi des milliers, a plus à offrir dès qu’on s’aventure hors des routes principales. A commencer par la gentillesse de ses habitants, sa religion omniprésente qui rythme la vie de tous les jours et qui peut s’avérer fascinante pour qui tente d’en comprendre modestement les grandes lignes, ses variations infinies des spécialités culinaires locales. Prenons l’exemple des fameuses danses traditionnelles, dont on voit des photos dans tout guide de voyage ou brochure. Vous pouvez assister à la version payante, millimétrée et calibrée, que vous trouverez partout dans le centre-ville d’Ubud. Des dizaines de rabatteurs se feront un plaisir de vous vendre un ticket et vous vous retrouverez avec des cohortes de touristes divers et variés pour assister à un spectacle certes charmant mais dépourvu d’âme. Ou vous pouvez vous aventurer hors de la ville, dans les alentours, vous intéresser aux petits temples dans chaque village, et sans doute qu’en baguenaudant quelques jours dans les environs quelqu’un vous proposera de venir à la cérémonie de la semaine avec le reste du village. Vous assisterez aux danses de tous les enfants de la communauté, des plus jeunes aux adolescents, on vous regardera avec un peu de curiosité car votre sarong est noué pas tout à fait comme il faut et la couleur de votre peau vous détache des autres, et vous passerez une excellente soirée. Quelqu’un dans l’assistance se fera sans doute un plaisir de vous expliquer dans un anglais parfois approximatif ce que signifie tel mouvement ou tel costume.

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Bali et ses environs

Dès lors qu’on prend un bateau, un avion ou un cheval pour quitter Bali (bon le cheval, c’est un peu compliqué mais vous voyez où je veux en venir), on découvre presque un autre pays, loin des masses de touristes. L’un des principaux pays musulmans du monde, on a parfois tendance à l’oublier. Un pays où en plus de l’indonésien, la langue officielle, on parle plus de 700 dialectes, qui peuvent varier d’un village à l’autre dans un rayon de 20 kilomètres et qui sont souvent totalement différent de l’indonésien. Un pays où dès qu’on s’aventure hors du flux de touristes, tout le monde veut savoir d’où l’on vient, ce qu’on fait là, où l’on va et pourquoi, et si on est marié et on a des enfants, etc, avec une curiosité dénuée de malice qui est parfois désarmante.

Bali

Alors oui, les transports sont aléatoires, les routes sont pourries, même les avions ne partent pas à l’heure, parfois on trouve une mouche morte dans son riz, ce n’est pas facile de communiquer et quand on a répondu 30 fois dans la journée aux mêmes questions c’est un peu fatigant. Mais osez vous aventurer hors de Bali et vous ne le regretterez pas. Il y a aura des paysages époustouflants, des plages et des falaises, des montagnes et des collines, des rizières à perte de vue, des villes tentaculaires épuisantes. Il y aura des marchés où vous vous direz « vraiment, des chauve-souris grillées ?!? ». Il y aura des sourires, des rires et des moments que vous n’oublierez pas, des aventures invraisemblables pour aller d’un point A à un point B en passant par tout le reste de l’alphabet entre les deux, et tout ce temps « perdu » qui finalement sera du temps gagné à observer, à s’enrichir, à tenter de comprendre, modestement. Il y a aura les premiers mots dans une langue qui feront rire vos interlocuteurs et leur donnerons envie de vous aider à apprendre plus. Et peut-être l’envie de revenir, d’explorer une autre île, de goûter une autre soupe, d’apprendre d’autres mots.

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Zaculeu, capitale du royaume postclassique Mam

Au milieu des hautes terres du Guatemala se trouve la capitale du ancien royaume mam, Zaculeu. Ce site, qui à été déclaré Monument National Précolombien depuis 1970, se situe à 1900m d’altitude et à seulement 4 km de la ville de Huehuetenango, capitale du département homonyme.

Zaculeu (« Terre Blanche » dans les langues maya quiché et kanjobal) était occupé dans la période Classique Précoce (250-600 de notre ère) en montrant influence provenant de Teotihuacán, un puissant peuple au nord du Mexique. La plupart des bâtiments ont été édifiés dans la période Postclassique (250-900) et comprennent surtout des bâtiments gouvernementaux autour d’une série des grandes places, entouré par une fortification qui fut un vrai défi pour les espagnols.

Place principale de la zone archéologique de Zaculeu
Place principale de la zone archéologique de Zaculeu

Après l’invasion espagnole, le temple maya reste en abandon pour être redécouvert pendant le XIX siècle et traversa une restauration sous le soutien de la compagnie américaine United Fruit Company. Pendant la restauration quelques bâtiments ont été revêtis avec du ciment.

Le complexe n’est pas d’une grande superficie et ne demande pas beaucoup du temps pour être parcouru. Par contre c’est populaire pour se promener en famille dans un espace ouvert et au même temps culturel. Il demeure à ce jour un site cérémoniel pour les Mayas Mam et son terrain de jeu de balle, le célèbre sport rituel mésoaméricain, figure entre les plus connus dans le pays. Il compte aussi avec un petit musée pour mieux comprendre le contexte historique de Zaculeu.

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Crédits photos : Commons Wikimedia.

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La 6ème rue (ou « Sexta ») : où convergent les contrastes du Guatemala

Article co-écrit avec Adrián Wolff

Guatemala City est reconnue comme le centre du pays, pour les riches comme pour les plus pauvres qui s’y sont installés en recherche d’opportunités de travail. Une avenue en particulier résume et définir la ville : la sixième avenue, ou « Sexta Avenida ». Là, se trouvent des poètes, des danseurs de hip-hop, des prostituées et des mendiants, autant que des bobos et des fils-à-papa, tous dans une même rue.

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Une statue de rue sur un des bancs de la sixième avenue ; à droite, une collégienne, qui vient de finir sa journée d’école

Dans les années 50, l’avenue était le symbole de la prospérité et l’élégance ; trois décennies plus tard, elle est devenue un symbole de décadence, tout comme le reste de la zone 1, zone historique et centrale de la capitale guatémaltèque. Durant près de trois ans, l’avenue a constitué la première étape d’un projet visant à sauver le centre historique Guatemala City. La restauration des bâtiments art déco, l’élargissement des trottoirs et le montage de sculptures ont représenté une partie majeure de ces premières réfections.

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Vue de la Sexta Avenida. A droite, l’édifice La Perla (crédits : Commons Wikimedia)
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Un des bâtiments historiques de la sixième avenue en travaux (août 2014)

Sa popularité ne s’en porte que mieux. Les weekends, la rue est remplie de familles de la classe moyenne qui profitent d’une promenade sécurisée, tandis que les uniques pneus autorisés sont ceux du Transmetro (service de bus articulés).

Le soir, les jeunes riches sortent de leur cage d’or pour visiter les bars underground et alternatifs de l’avenue ; ils s’abstiennent cependant d’en sortir avec leur Range Rover. Près de là, les coups de feu sont fréquents et les dealers déambulent.

Malgré tout, la « Sexta » essaye de restaurer sa gloire passée et constitue une promenade bohème et moderne, en accueillant tous les couleurs de la société guatémaltèque.

Collégiennes prenant la pose pour les touristes français de passage
Collégiennes prenant la pose pour les touristes français de passage

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Crédits photo : Bertrand Lasseguette (sauf mention)

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El Mirador : le plus vaste site maya, dans la jungle

Entre la forêt tropicale guatémaltèque à quelques kilomètres de la frontière entre le Mexique, se trouve le massif complexe de pyramides du Mirador. A cause de se trouver encore sous-bois et dans un environ inaccessible, le site n’est pas si connu comme ses voisins mais il commence à gagner notabilité pendant que les recherches se réveillent aux masses.

Découvert en 1926, il demeure isolé jusqu’en 1978, lorsque les enquêtes sur le site commencent. Les archéologues estiment alors que les pyramides appartiennent à une période antérieure au Classique récent (lequel débute au VIème siècle de notre ère), dont relèvent Tikal ou Uaxactún.

El Mirador atteint en effet son apogée entre au Préclassique, entre le 3ème siècle avant notre ère et le 1er siècle de notre ère, avec une population évaluée par les archéologues à 100 000 habitants, population estimée nécessaire pour la construction des bâtiments d’une telle envergure.

Les structures les plus remarquables de la zone sont la pyramide du Tigre avec ses 55 mètres de hauteur et, surtout, La Danta : avec ses 70 mètres et un volume de 2,8 millions de mètres cubes, elle est la plus haute pyramide du monde et l’un des monuments les plus massifs jamais érigés.

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A partir de 2003, une équipe dirigée par l’archéologue de l’Université de Idaho Richard Hansen débute les fouilles, lesquelles aident à éclairer l’histoire du Mirador. Homme très médiatique, Hanson contribue à diffuser ses recherches au public via des grands médias comme National Geographic, Discovery Channel, BBC, etc., qui au même temps les diffusent aux grands publics.

En raison de sa situation géographique retirée, le site est menacé par les pillards qui profitent de sa faible surveillance, ainsi que par la déforestation qui dévore la jungle. Un voyage au Mirador exige une disponibilité de 4 à 5 jours pour traverser la jungle depuis le village de Carmelita, où une coopérative organise des treks en mule ou á pied, en passant par plusieurs autres temples mayas, perdus dans la végétation et moins explorés.

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Le chocolat, boisson des dieux mayas

Avant la découverte de ce qui est aujourd’hui le Guatemala, les Mayas utilisaient le cacao comme élément de troc et de monnaie, alors que les seuls qui pouvaient jouir du plaisir de le boire étaient les prêtres et les rois. Quand les Espagnols sont arrivés en Amérique centrale, au cœur du monde maya, ils ont remarqué que de la monnaie précieuse maya… on pouvait extraire une savoureuse boisson : le chocolat. C’est d’ailleurs pourquoi les envahisseurs décidèrent de porter la graine de cacao en Espagne.

On obtient la boisson à partir des grains de cacao. L’opération passe par plusieurs étapes : les grains sont grillés, épluchés puis moulus, avant que ne soient ajoutés du sucre, du lait ou une autre saveur (orange, menthe, gingembre, orange, amande : il existe une grande variété).

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Les fèves de cacao sèches
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Les fèves de cacao grillées

Après avoir moulu le cacao compact, il est compacté en tablette. Si, en France, les tablettes sont comestibles, quiconque voyage au Guatémala aura la curiosité de goûter le chocolat pourra acheter ces tablettes, que l’on place dans l’eau bouillante et/ou le lait, où il se dissout lentement à mesure que l’on remue… pour pouvoir enfin être dégusté, privilège autrefois réservé à l’élite maya, boisson des dieux.

À Quetzaltenango, seconde ville du Guatemala, plus sous son nom maya de Xela (abréviation de Xelajú), il existe divers lieux où l’on peut déguster ce chocolat chaud, encore préparé encore préparé selon la manière artisanale. Le froid de la ville, située à plus de 2000 mètres, dans les hautes terres (altiplano), est en effet propice à la consommation de chocolat chaud.

L’un des meilleurs endroits de la ville est le café Tranvía de Los Altos, situé non loin du cimetière général. Là, il est possible de goûter différentes combinaisons exotiques : saveurs de figue, de cardamome, d’épices, d’orange, de menthe et d’autres encore que l’on ne trouve pas ailleurs. Ils fabriquent aussi une liqueur issue de la fermentation du cacao. Un autre intérêt du lieu est d’offrir une approche de l’histoire du cacao et de son élaboration.

Non loin du parc central, le singulier café La Luna, en plus d’être une sorte de musée d’antiquités locales (ou pas), est réputé pour être le premier lieu de Xela où le chocolat ait été fabriqué. Celui qu’on peut y déguster est exquis.

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Tablette qui vient d’être introduite dans une casserole d’eau bouillante

Parmi les autres lieux pour déguster le chocolat chaud, viennent le café Baviera, la chaîne La Vienesa, ou encore la Chocolatería de Doña Pancha, que certains considèrent comme le meilleur endroit de la ville en la matière. Si ces endroits n’apparaissent pas sur la carte touristique, il suffit de demander son chemin : les locaux sauront indiquer au visiteur un café où déguster le chocolat chaud… qu’il est de bon ton d’accompagner d’une sheca (un délicieux pain traditionnel de Xela).

Les adresses des cafés où on peut déguster un chocolat chaud sont les suivantes :

  • Café La Luna : 8 avenida 4-11, zona 1
  • Café Tranvía de Los Altos : Intersection entre la 20 avenida et diagonal 11 près du cimetière général de la zone 1
  • Café Baviera : 5 calle 13-14, zona 1
  • Café La Vienesa : 6 calle 9-08, zona 1
  • La Chocolatería de Doña Pancha : 10 calle, 16-67, zona 1

Victor Rivas et Andrea Molina