Vraiment, on m’a déjà posé cette question. Oui, c’est en Indonésie. C’est l’une des milliers d’îles qui composent l’archipel indonésien, environ 17.000. Venir en Indonésie et ne visiter que Bali c’est un peu comme aller aux États-Unis et ne voir que New-York (ne nous méprenons pas, j’aime NYC. Mais ce n’est pas parce qu’on a vu NYC qu’on a vu les États-Unis, n’est-ce pas ? Ce qui est exactement mon cas : je ne dis pas que j’ai visité les États-Unis, je dis que j’ai visité New-York et ses environs). Un article soumis par Elenita, du blog Ma vie sous l’eau et que je relaie ici avec plaisir.
Bali : partez à la découverte de cette île indonésienne
Je n’ai pas visité les milliers d’îles indonésiennes, j’en suis même très loin. Je vis sur l’une d’entre elles depuis bientôt dix mois, j’en ai visité d’autres. Ce qui me permet de dire (avec un peu d’aplomb, j’en conviens aisément) que l’Indonésie ne se résume pas à Bali. Une fois de plus pas de conclusions hâtives, j’aime Bali. Enfin, en partie.
Pas vraiment la partie qui est devenue un parc d’attraction géant où l’on construit des hôtels et des magasins jusqu’à plus soif, où le trafic devient un problème quotidien. Il est trop facile de blâmer les touristes pour tous les maux du tourisme, certes. Cependant, comment ne pas se demander pourquoi on trouve dans le sud de l’île à tous les coins de rue ou presque des KFC, Starbucks et autres McDonalds, des bars servant de la bière fraîche à toute heure du jour et de la nuit, des magasins de vêtements en pagaille (les mêmes que l’on trouve chez soi pour une bonne moitié hein, c’est sûr qu’acheter son maillot de bain QuickTruc ou RipMachin à Bali, c’est plus exotique).
Cette partie de l’île, la zone deKuta – Semyniak – NusaDua, et dans une certaine mesure Ubud, est devenue un espace marchant gigantesque, voué à l’industrie du tourisme qui la fait vivre. Je ne méprise pas les touristes, moi aussi j’en vis. Ce qui me chatouille, c’est l’espèce qui se cantonne à ce qu’elle connaît, qui ne veut que les piscines à débordement et les burgers, mais qui refuse de voir le reste. Qui ne s’essaye même pas à apprendre deux mots d’indonésien, parce que c’est fatigant. Qui ne comprend pas pourquoi tout le monde ne parle pas anglais (ou même français ou italien, tant qu’on y est). Qui ne s’aventure jamais hors des sentiers tracés par les guides de voyage et autres tour-opérateurs.
Et c’est bien dommage. Même Bali, une petite île parmi des milliers, a plus à offrir dès qu’on s’aventure hors des routes principales. A commencer par la gentillesse de ses habitants, sa religion omniprésente qui rythme la vie de tous les jours et qui peut s’avérer fascinante pour qui tente d’en comprendre modestement les grandes lignes, ses variations infinies des spécialités culinaires locales. Prenons l’exemple des fameuses danses traditionnelles, dont on voit des photos dans tout guide de voyage ou brochure. Vous pouvez assister à la version payante, millimétrée et calibrée, que vous trouverez partout dans le centre-ville d’Ubud. Des dizaines de rabatteurs se feront un plaisir de vous vendre un ticket et vous vous retrouverez avec des cohortes de touristes divers et variés pour assister à un spectacle certes charmant mais dépourvu d’âme. Ou vous pouvez vous aventurer hors de la ville, dans les alentours, vous intéresser aux petits temples dans chaque village, et sans doute qu’en baguenaudant quelques jours dans les environs quelqu’un vous proposera de venir à la cérémonie de la semaine avec le reste du village. Vous assisterez aux danses de tous les enfants de la communauté, des plus jeunes aux adolescents, on vous regardera avec un peu de curiosité car votre sarong est noué pas tout à fait comme il faut et la couleur de votre peau vous détache des autres, et vous passerez une excellente soirée. Quelqu’un dans l’assistance se fera sans doute un plaisir de vous expliquer dans un anglais parfois approximatif ce que signifie tel mouvement ou tel costume.
Bali et ses environs
Dès lors qu’on prend un bateau, un avion ou un cheval pour quitter Bali (bon le cheval, c’est un peu compliqué mais vous voyez où je veux en venir), on découvre presque un autre pays, loin des masses de touristes. L’un des principaux pays musulmans du monde, on a parfois tendance à l’oublier. Un pays où en plus de l’indonésien, la langue officielle, on parle plus de 700 dialectes, qui peuvent varier d’un village à l’autre dans un rayon de 20 kilomètres et qui sont souvent totalement différent de l’indonésien. Un pays où dès qu’on s’aventure hors du flux de touristes, tout le monde veut savoir d’où l’on vient, ce qu’on fait là, où l’on va et pourquoi, et si on est marié et on a des enfants, etc, avec une curiosité dénuée de malice qui est parfois désarmante.
Alors oui, les transports sont aléatoires, les routes sont pourries, même les avions ne partent pas à l’heure, parfois on trouve une mouche morte dans son riz, ce n’est pas facile de communiquer et quand on a répondu 30 fois dans la journée aux mêmes questions c’est un peu fatigant. Mais osez vous aventurer hors de Bali et vous ne le regretterez pas. Il y a aura des paysages époustouflants, des plages et des falaises, des montagnes et des collines, des rizières à perte de vue, des villes tentaculaires épuisantes. Il y aura des marchés où vous vous direz « vraiment, des chauve-souris grillées ?!? ». Il y aura des sourires, des rires et des moments que vous n’oublierez pas, des aventures invraisemblables pour aller d’un point A à un point B en passant par tout le reste de l’alphabet entre les deux, et tout ce temps « perdu » qui finalement sera du temps gagné à observer, à s’enrichir, à tenter de comprendre, modestement. Il y a aura les premiers mots dans une langue qui feront rire vos interlocuteurs et leur donnerons envie de vous aider à apprendre plus. Et peut-être l’envie de revenir, d’explorer une autre île, de goûter une autre soupe, d’apprendre d’autres mots.
J’ai un souvenir mitigé de Bali. L’île est magnifique mais le tourisme la modifie fortement.
Le sud, comme tu le dis, n’a aucun intérêt.
Ubud est la ville culturelle de Bali. C’est clairement différent du sud de l’île mais on y retrouve de nombreuses plaies du tourisme: taxis qui accostent tous les 50 mètres, rabatteurs pour cérémonie de danse, des dizaines de boutique de souvenirs made in China, …
Le nord de l’île est beaucoup plus authentique. Une question, jusque quand?