J’ai atterri pour la première fois en Amérique en septembre 2012, à Cancún, une ville dont j’ai déjà eu l’occasion de dire plusieurs fois toute l’abjection qu’elle m’inspire. Le vol (un aller simple) était relativement peu onéreux : le motif de l’arrivée à Cancún était donc pratique. Ce premier passage au Mexique fut relativement court et […]
J’ai atterri pour la première fois en Amérique en septembre 2012, à Cancún, une ville dont j’ai déjà eu l’occasion de dire plusieurs fois toute l’abjection qu’elle m’inspire. Le vol (un aller simple) était relativement peu onéreux : le motif de l’arrivée à Cancún était donc pratique. Ce premier passage au Mexique fut relativement court et je n’eus pas le temps d’explorer cette péninsule du Yucatán que je souhaitais ardemment découvrir : deux jours après Cancún, je me dorais au soleil de Bacalar, un « village magique » du Mexique, avant de poursuivre un parcours qui devait me conduire quelques jours plus tard à Xela (deuxième ville du Guatémala) pour y donner des ateliers d’initiation au journalisme à l’Alliance française locale. Ce n’est qu’en août 2013 que, depuis le Guatémala où j’étais redescendu m’installer après une succession de vadrouilles, je remontai vers la péninsule du Yucatán pour quelques jours de vacances avant le retour en Europe… de nouveau via Cancún.
A la découverte des cenotes
Je visitai d’abord la coloniale Mérida, une ville de près de 800 000 habitants… Raison principale : aller visiter les cenotes des environs, ces puits naturels creusés par l’érosion d’une roche peu solide. Ne disposant pas d’appareil photo alors, j’y allais en repérage, prévoyant d’y revenir ultérieurement, à mon retour d’Europe. Je me rendis à ceux de Cuzamá, moment fantastique, enchanteur, de découverte de ces étonnants formations géologiques propres à la région. Sur des rails qui avaient auparavant servi à convoyer l’agave de la hacienda, un cheval nous tractait, une Mexicaine de la capitale rencontrée en route et moi-même, à l’ombre des arbres. Au programme : trois cenotes.
Le premier n’était rien d’autres qu’une grotte avec une mare ; le second, plus impressionnant, était une grotte à laquelle on accédait par une descente d’échelle pour se baigner dans son eau, entourés de roches, dont l’une avait le profil vaguement austère d’une sculpture maya.
C’est surtout le troisième, celui de Chelentún qui accomplit la promesse d’un lieu spectaculairement beau : par un escalier, l’on accède à l’entrée à ciel ouvert d’une caverne ; dans l’eau turquoise et translucide baignent des poissons-chats ; au plafond de la caverne, folâtrent des passereaux et des chauve-souris… Un spectacle rare où l’on oublie, hélas ! la fragilité de ce lieu et de son écosystème.