J’ai vécu un an à Bruxelles, une ville étonnante, chaleureuse où je confesse que, si je n’étais pas parti en Amérique latine, j’y serais resté encore quelques années. Ayant organisé mon agenda monacal autour de la préparation d’une Licence en Histoire de l’art, j’ai, au fond, assez peu découvert l’insolite qui à Bruxelles abonde. Mais à la parcourir à pied en long, en large et en travers, j’en garde une petite collection de photos d’art urbain et de graffiti.
La capitale du Royaume de Belgique et de ce monstre bureaucratique et néolibéral qu’est l’Union européenne, a été mon domicile durant un an, de septembre 2011 à fin août 2012, avant que je ne m’envole pour l’Amérique latine.
Il y a beaucoup à dire de cette ville attachante qui, de prime abord, ne fait guère l’effet d’une grande capitale européenne écrasée d’histoire, mais bien plutôt celui d’une paisible ville provinciale. J’ai même tendance à penser que la bonhomie, une certaine tendance à la légèreté et à la poésie que, à tort ou à raison, on attribue aux Belges, vient de ce que le pays, au fond, n’est pas si écrasé par l’orgueil de son passé que les immenses puissances coloniales que furent la France ou le Royaume-Uni.
Sans atteindre à l’éclat de Paris, Rome, Prague, Madrid ou de la plus proche Bruges (l’une des plus belles villes que j’aie visitées de ma vie, à côté de Naplouse ou Paris), Bruxelles est une ville très riche de découvertes et de surprises, cosmopolite et très diverse. J’estime sa Grand Place parmi les plus belles d’Europe, son Musée royal, où abondent les Anciens maîtres, un coffre aux trésors (Primitifs flamands, Bruegel, Rubens…), son Musée Magritte passionnant, son patrimoine architectural riche de merveilles… A l’écrire, me reviennent des souvenirs, des sensations de cette vie bruxelloise, me remonte une nostalgie.
Je crois que j’ai préféré la vie à Bruxelles que celle à Paris, ville passionnante mais humainement rude, frénétique. Pas de frénésie à Bruxelles ; la ville a son rythme, paisible. Sans démesure architecturale, Bruxelles (moins peuplée que Paris et cependant plus étendue géographiquement) n’est pas une ville écrasante de verticalité comme d’autres capitales européennes. Pour ses parcs, pour certains bâtiments étonnants, pour la chaleur humaine que j’y ai ressenti pour son centre historique, pour ses étangs et ses quartiers populaires, pour ses musées improbables (Musées du cacao et du chocolat, de la bière, du slip, de la frite, du jouet, de l’Art fantastique…), pour sa diversité, c’est une ville que je chéris.
Que l’on s’y rende depuis Paris, Cologne, Lille, Bruxelles est évidemment une capitale excellemment desservie : j’y suis souvent aller en covoiturage depuis Paris, plus rarement en Eurostar ; Bruxelles est également accessible en avion avec RyanAir.
Mais j’en viens à mon sujet : l’art de rue. Statues étonnantes et comiques, fresques murales en hommage à la bédé, art auquel la Belgique a apporté une très majeure contribution, œuvres contemporaines burlesques, graffiti : j’ai rassemblé une série de photos qui, si elles ne parviennent pas à rendre l’atmosphère et l’esprit bruxellois, en donnent des indices.





