J’ai eu l’occasion de visiter Budapest, hélas ! trop brièvement, voilà déjà quelques années : c’était à l’été 2012. J’étais accrédité pour couvrir le colossal festival annuel de Sziget et n’ai donc, à la vérité, que peu profité de la ville, parcourue seulement deux demi-journées. C’est évidemment trop peu. Mais j’en ai rapporté quelques photos, que je vais partager ici… et un sentiment persistant qu’il me faudra y retourner un jour, car les bains thermaux de Budapest, hérités de la période ottomane et dont le prestige dépasse de loin les frontières nationales, m’ont enchanté ! Et sans parler de ses musées…
Visiter une ville en 2 journées n’a jamais été mon type de voyage. On n’a le temps de s’imprégner de rien. Cela n’a pas plus de sens qu’un repas gastronomique avalé en 15 minutes. Ou bien on va au McDo et on mange en 15 minutes de la malbouffe industrielle aux saveurs chimiques (ce que j’aime bien faire de temps à autre : je reconnais mon péché) ; ou bien on va dans un restaurant par amour de la gastronomie, et l’on déguste. Les voyages, c’est pareil : je n’ai jamais aimé le fast travel. Mais les circonstances de cette visite de Budapest ont été peu propices à la flânerie… Car j’étais chargé de couvrir le festival Sziget 2012. Un beau souvenir, du reste, même si, au fond ce type d’événement n’est qu’une gigantesque célébration capitalistique où tout coûte la blinde et où, fondamentalement, les festivaliers avec leur « pass » s’achètent un droit de se comporter comme de grands enfants pendant quelques jours… Au temps du capitalisme infantilisant, rien de plus logique sans doute.
Hormis une vague promenade au hasard des rues, sans avoir rien lu auparavant (certains trouvent que c’est la meilleure façon de connaître une ville : je ne suis d’accord qu’à demi : on ne voit que des vieilles pierres lorsque l’on ne sait pas quelle histoire elles traduisent), les visites ont donc essentiellement visé les bains thermaux, et en particulier, les plus beaux et, à coup sûr, les plus touristiques : Szechényi et Gellért.
J’ai beau avoir de sérieuses réserves quant au tourisme en général, je ne suis pas du genre non plus à éviter absolument ce qui est connu au prétexte que c’est touristique. En haute saison et en pleine période de festival, la foule était nombreuse mais je n’ai pas boudé mon plaisir — et je ne le regrette pas !
Széchenyi
Parmi les bains thermaux que j’ai pu visiter, ceux de Széchenyi ont ma préférence. Situés dans le 14ème arrondissement de Budapest, ces bains ont une architecture néo-baroque tardive (début du XXème siècle) d’une grande élégance. La température des piscines est entre 27 et 38°C toute l’année : les images des bains en plein hiver m’ont particulièrement impressionné, surplombés de nuages de vapeur marquant le contraste entre le froid continental, rigoureux, de la ville… et la chaleur de l’eau.
Des enfilades de salles situées dans les ailes abritent des saunas, des hammams et des piscines de températures très variables. Le plus délicieux était sans doute le passage d’un sauna à 70°C… à un petit bain d’eau à 10°C. Naturellement, j’y sautais et n’y restais pas bien longtemps. Ah ! comme je rêve de vivre dans une ville où existerait un tel délice !
Gellért
Quiconque va visiter Budapest se voit recommander, parmi les thermes, ceux de Gellért, les plus beaux avec Széchenyi. Une déco art nouveau davantage dans l’air du temps (quoique avec quelques années de retard sur les tendances anglaise, belge, italienne et française) que celle, néo-baroque, de Széchenyi, qui font des bains Gellért un endroit particulièrement somptueux ; de nombreux bains… et, notamment, une piscine à vagues : voilà ce qui fait le charme singulier de ces thermes.