Archives pour la catégorie Mes itinérances

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Zaculeu, capitale du royaume postclassique Mam

Au milieu des hautes terres du Guatemala se trouve la capitale du ancien royaume mam, Zaculeu. Ce site, qui à été déclaré Monument National Précolombien depuis 1970, se situe à 1900m d’altitude et à seulement 4 km de la ville de Huehuetenango, capitale du département homonyme.

Zaculeu (« Terre Blanche » dans les langues maya quiché et kanjobal) était occupé dans la période Classique Précoce (250-600 de notre ère) en montrant influence provenant de Teotihuacán, un puissant peuple au nord du Mexique. La plupart des bâtiments ont été édifiés dans la période Postclassique (250-900) et comprennent surtout des bâtiments gouvernementaux autour d’une série des grandes places, entouré par une fortification qui fut un vrai défi pour les espagnols.

Place principale de la zone archéologique de Zaculeu
Place principale de la zone archéologique de Zaculeu

Après l’invasion espagnole, le temple maya reste en abandon pour être redécouvert pendant le XIX siècle et traversa une restauration sous le soutien de la compagnie américaine United Fruit Company. Pendant la restauration quelques bâtiments ont été revêtis avec du ciment.

Le complexe n’est pas d’une grande superficie et ne demande pas beaucoup du temps pour être parcouru. Par contre c’est populaire pour se promener en famille dans un espace ouvert et au même temps culturel. Il demeure à ce jour un site cérémoniel pour les Mayas Mam et son terrain de jeu de balle, le célèbre sport rituel mésoaméricain, figure entre les plus connus dans le pays. Il compte aussi avec un petit musée pour mieux comprendre le contexte historique de Zaculeu.

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Crédits photos : Commons Wikimedia.

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La 6ème rue (ou « Sexta ») : où convergent les contrastes du Guatemala

Article co-écrit avec Adrián Wolff

Guatemala City est reconnue comme le centre du pays, pour les riches comme pour les plus pauvres qui s’y sont installés en recherche d’opportunités de travail. Une avenue en particulier résume et définir la ville : la sixième avenue, ou « Sexta Avenida ». Là, se trouvent des poètes, des danseurs de hip-hop, des prostituées et des mendiants, autant que des bobos et des fils-à-papa, tous dans une même rue.

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Une statue de rue sur un des bancs de la sixième avenue ; à droite, une collégienne, qui vient de finir sa journée d’école

Dans les années 50, l’avenue était le symbole de la prospérité et l’élégance ; trois décennies plus tard, elle est devenue un symbole de décadence, tout comme le reste de la zone 1, zone historique et centrale de la capitale guatémaltèque. Durant près de trois ans, l’avenue a constitué la première étape d’un projet visant à sauver le centre historique Guatemala City. La restauration des bâtiments art déco, l’élargissement des trottoirs et le montage de sculptures ont représenté une partie majeure de ces premières réfections.

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Vue de la Sexta Avenida. A droite, l’édifice La Perla (crédits : Commons Wikimedia)
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Un des bâtiments historiques de la sixième avenue en travaux (août 2014)

Sa popularité ne s’en porte que mieux. Les weekends, la rue est remplie de familles de la classe moyenne qui profitent d’une promenade sécurisée, tandis que les uniques pneus autorisés sont ceux du Transmetro (service de bus articulés).

Le soir, les jeunes riches sortent de leur cage d’or pour visiter les bars underground et alternatifs de l’avenue ; ils s’abstiennent cependant d’en sortir avec leur Range Rover. Près de là, les coups de feu sont fréquents et les dealers déambulent.

Malgré tout, la « Sexta » essaye de restaurer sa gloire passée et constitue une promenade bohème et moderne, en accueillant tous les couleurs de la société guatémaltèque.

Collégiennes prenant la pose pour les touristes français de passage
Collégiennes prenant la pose pour les touristes français de passage

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Crédits photo : Bertrand Lasseguette (sauf mention)

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Au Guatemala, les Verapaces : cap sur la nature !

Destination touristique de plus en plus fréquentée depuis la fin des années 1990 et la signature de la paix (fin 1996), le Guatémala est réputé principalement pour ses trois sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : la ville coloniale de la Antigua et les deux sites mayas de Tikal et de Quiriguá. Il est aussi un pays très apprécié pour sa nature profuse et la diversité de ses climats. Les deux départements des Verapaces (Hautes et Basses) abritent notamment les célèbres piscines naturelles de Semuc Champey, mais méritent d’être explorées plus avant tant la nature y est prodigue.

Les piscines naturelles bleu ciel de Semuc Champey

Ce n’est pas la plus commode des promenades pour s’y rendre depuis la ville de Cobán, puis depuis le village proche de Lanquín, mais le voyage vaut d’être fait : Semuc Champey est l’un des lieux les plus remarquables que l’on puisse voir lors d’un voyage au Guatémala. Qu’on y entre seulement pour s’y promener librement ou que l’on prenne un guide pour parcourir la grotte à l’entrée du parc naturel et faire quelques activités (flottage sur des chambres à air sur le fleuve Cahabón, balançoire/plongeon), une visite de Semuc Champey restera un souvenir durable dans la mémoire des touristes.

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Grottes de Lanquín et ses créatures de la nuit

L’immense majorité des visiteurs de passage à Lanquín s’y rend pour visiter Semuc Champey. Mais la visite des grottes de Lanquín est souvent proposée, et elle est intéressante. Au coucher du soleil, des milliers de chauve-souris s’élancent hors des grottes – formations qui abondent dans les Verapaces et furent dans certains cas, voire demeurent, des lieux sacrés des Mayas. Pas de panique : aussi surprenant que cela paraisse, elles ne touchent pas les visiteurs dans leurs vols singuliers et zigzaguants. À la lumière d’une bougie ou d’une lampe torche, la visite permet d’observer les formations rocheuses aux formes parfois surprenantes… et une singulière créature, entre araignée et scorpion, inoffensive… et dont le guide confesse ne savoir pas quel nom porte cette espèce fascinante.

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Laguna Lachuá (cenote)

Située dans une zone tropicale sauvage des environs de Cobán, la lagune Lachuá a donné son nom au parc national creé en 1976. En dépit de son nom (qui lui vient du maya kekchí li chu há, c’est-à-dire « odeur fétide », en raison de l’odeur sulfurique de l’eau), cette vaste lagune de forme ronde en façon de cenote est souvent qualifiée de « petit paradis » par ceux qui la visitent.

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Grottes du Roi Marcos

Situées non loin de Cobán, les grottes du Roi Marcos se trouvent dans un parc naturel où il est même possible de dormir dans des cabanes rustiques. Découvert seulement en 1998, elles abondent en formations naturelles étonnantes. Préférez y aller, dans la mesure du possible, lors de la saison sèche : les pluies peuvent rendre tout simplement inaccessibles les grottes.

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Le cenote et centre écotouristique Hun Nal Ye

Les cenotes (VDN) sont, a priori, des formations naturelles peu fréquentes hors de la péninsule du Yucatán, au Mexique. Cependant, il en existe quelques-uns hors du Mexique, notamment au Guatémala : la Laguna Lachuá est considérée comme tel et c’est aussi le cas de Hun Nal Ye (« Maison du dieu de la Lune »), ancien site sacré maya et désormais réserve naturelle privée convertie en lieu écotouristique. Outre les nombreuses activités de loisir proposées (canopy, cheval, plongée, kayak, pêche…), on peut y observer de nombreuses espèces vivantes, dont quelque 170 d’arbres, 200 d’oiseaux, 25 de mammifères, 20 types d’amphibiens et 23 reptiles, ainsi qu’un grand nombre d’insectes dont certaines espèces aussi rares qu’étranges.

NB : accès seulement sur réservation. Plus de détails sur le site du lieu http://www.parquehunnalye.com/

Le Biotope du Quetzal

Le quetzal est l’oiseau national du Guatémala, présent d’ailleurs sur son drapeau, symbole d’une liberté farouche (il est réputé ne pouvoir vivre en captivité) et d’autant plus comique pour un pays si soumis aux intérêts étasuniens… Mais là n’est pas le propos. Si le quetzal n’est pas un oiseau endémique au Guatémala (on en trouve diverses variétés dans toute l’Amérique centrale, jusqu’au Costa Rica), il y est cependant visible… et dans deux zones protégées, l’une dans l’ouest du Guatémala, l’autre dans le département de Baja Verapaz, dans son milieu naturel. Seul souci : pour avoir la chance de l’observer, il faut être présent durant la saison idoine.

Mexique - Lagune de Bacalar

Amérique centrale : 5 couchers de soleil inoubliables

Formant un interminable isthme entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale offre des panoramas maritimes fantastiques, que ce soit sur la côte caraïbe ou pacifique. Si le Mexique n’est pas rattachée à l’Amérique centrale, nous avons inclus cependant deux lieux, visités lors de notre voyage en terres latines.

« Village magique » de Bacalar, Mexique

Situé à quelques heures de bus au sud de Cancún, Bacalar est un village particulièrement tranquille et calme, au bord d’une lagune bleu azur. Lieu de rêve, où la couleur vive de la flore et la profusion de la flore, où le soleil généreux et une certaine lenteur sont la garantie d’un séjour de repos. Il faut se promener tout le long de sa rive, jusqu’au cenote azul (un des nombreux cenotes de la péninsule du Yucatán, ces puits naturels caractéristiques de la région). Quelques pontons donnent accès à la lagune où l’on peut se baigner dans l’eau chaude ou contempler, au soir, la mirifique plongée du soleil.

Mexique - Lagune de Bacalar (bis)

Playa El Tunco, El Salvador

Depuis un peu moins de dix ans, cette station balnéaire connaît un fort développement. En 2005, nous conte Gilles, propriétaire de l’hôtel-bar-restaurant Mopelia, il n’y a là que 2 restos et 4 hôtels. En 2012, ce sont rien moins de 25 hôtels. Situé à 45 minutes de la capitale, Playa El Tunco est devenu en quelques années une sorte de Saint-Tropez salvadorien où, le weekend, viennent se détendre aussi bien des familles que la jeunesse dorée de San Salvador ou les vedettes locales. Avec sa plage de sable volcanique (noir, donc), El Tunco n’est pas à proprement parler la plus belle plage du pays : des plages magnifiques, quasi non exploitées par le tourisme, sont situées plus au nord, près de la frontière avec le Guatémala. Mais c’est surtout au surf que la station doit sa réputation : plusieurs magazines, dans les années 2000, ont indiqué que là se situait un des meilleurs spots de surf au monde ; c’est donc d’abord sur un tourisme du surf que la station a grandi. C’est aujourd’hui un petit village agréable et tranquille, dont 95% des propriétaires de business sont locaux et fréquenté pour moitié d’étrangers – souvent surfeurs – et pour moitié de Salvadoriens. Les couchers de soleil fabuleux sur le Pacifique sont un des grands plaisirs qu’offre ce lieu.

Salvador - Playa El Tunco

Mazunte, Mexique

Située sur la côte de l’Etat d’Oaxaca, Mazunte a connu une destinée comparable à celle de la station de Playa El Tunco. De quelques hôtels éparpillés autour de quelques sentiers de terre, d’une ambiance familiale des gérants et employés locaux, d’une fréquentation faible, la station est devenue une petite star du tourisme écochic dont la côte d’Oaxaca s’est fait la spécialité. Le lieu n’a pas encore tout à fait atteint le stade de saturation et conserve tout de même une ambiance très détendue… Si la principale partie de Mazunte est situé le long d’une plage très charmante, une autre est en revanche presque vierge (en prenant le chemin pour Punta Cometa, qui monte et passe devant le cimetière). Le lieu mérite le séjour. Nous y sommes restés deux semaines, l’idéal pour jouir pleinement de sa douceur et de son ambiance très relax. Les nombreux points d’où admirer le lever ou le coucher de soleil garantissent un spectacle fabuleux chaque jour.

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Tilapa, Guatémala

Sur la côte pacifique du Guatémala, à quelques kilomètres de la frontière mexicaine, se trouve un village nommé Tilapa. Le Conap (Conseil national des zones protégées) y conduit une mission de protection de la tortue marine, comme, du reste, en de nombreux autres points de la côte pacifique d’Amérique. En novembre 2012, j’assistai à la libération de plus de 80 bébés tortues, au soleil couchant : un spectacle inoubliable. Quiconque voyage au Guatémala (TDA), a fortiori en prenant son temps et en s’écartant des autoroutes du tourisme, s’émerveillera de ce lieu exquis… et du coucher de soleil fabuleux qu’on y peut admirer.

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Le lac Atitlán, Guatémala

Pour les Guatémaltèques, le lac Atitlán est une des fiertés nationales. Pas un hasard si l’écrivain Aldous Huxley écrivait : « Pour moi, le lac de Côme touche aux confins du pittoresque, mais le lac Atitlán est le lac de Côme embelli de plusieurs volcans immenses. C’est vraiment au dessus de tout ». Formé dans un cratère volcanique et entouré de monts et de deux volcans actifs (Atitlán et Tolimán), le lac Atitlán est incontournable pour quiconque découvre l’Amérique centrale (VDN). Avec un tel panorama, les couchers de soleil auxquels on assiste là ne peuvent qu’être spectaculaires.

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Le zoo de Lille

Un peu à l’écart de la zone la plus agitée de la ville, au pied de la citadelle Vauban, est le parc zoologique de Lille, lieu de promenade et de découverte qui a le privilège d’être gratuit. Lors de mon séjour à Lille, j’y suis allé plusieurs fois. Ayant retrouvé quelques photos dans mes archives, je me suis dit que j’allais vous en parler.

Le zoo de Lille n’est pas une de ces gigantesques attractions avec spectacles d’otaries ou de perroquets et des animaux par milliers. Son charme a quelque chose de tranquille, de plus discret aussi (mais peut-être est-ce une impression faussée par le fait que j’avais le luxe de pouvoir m’y rendre en semaine…?). Il a beau attirer un million de visiteurs à l’année, il s’en dégage tout de même quelque chose de très apaisant, familial, une dimension assez humaine – a fortiori pour quiconque a la chance de pouvoir le visiter en semaine, lorsque la fréquentation y est plus faible.

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Parmi les pensionnaires du zoo, divers animaux recueillis lors de saisies policières ou douanières, qui permettent de sensibiliser à ce commerce illégal. Le trafic animalier constitue en effet le troisième plus important commerce illégal au monde, après les armes et la drogue. Parmi ces animaux, divers oiseaux (perroquets et perruches, notamment) ou serpents.

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Ayant eu l’occasion de visiter des zoos çà et là de par le monde, je suis, sur le sujet, mitigé. A la fois, ils sont très nécessaires à la pédagogie, à la sensibilisation – dès l’enfance – à l’environnement et aux problématiques telles que le trafic animalier, ainsi qu’à la conservation. (C’est d’ailleurs le cas, par exemple de la sarcelle de Bernier, espèce malgache de canard considérée par l’Union internationale pour la conservation de la nature comme étant « en danger » de disparition. Le zoo de Lille est partie intégrante « d’un programme européen d’élevage mené par le zoo de Jersey et auquel l’équipe du zoo de Lille souhaite participer activement », peut-on lire sur le site Nord Mag.)

Mais ils sont aussi symptomatiques d’une culture considérant, selon l’héritage de Descartes, que les humains ont vocation à « [se] rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » – et non partie intégrante. Une culture qui, dès lors, catalogue le monde entier, encage les êtres, encyclopédifie la réalité pour la faire entrer dans l’empire de la Raison. Or, cela conduit dans les pires cas à faire l’amusement des visiteurs aux dépens de bêtes dépressives – il n’est en effet pas nécessaire d’être éthologue pour réaliser l’état dépressif d’animaux qui tournent en rond et/ou crèvent d’ennui.

Mais, au zoo de Lille, ce n’est pas cette impression que laisse ce zoo : il faut dire que le respect de la vie animale est en France bien plus acquis que dans bien des pays du monde. Bien sûr, les espaces où évoluent les animaux sont parfois très étroits, surtout dans les vivaria. Mais les volières laissent suffisamment d’espace aux animaux pour évoluer ; les îles aux singes également, qui leur offrent l’espace et les agréments de jeu qui, d’ailleurs, font la joie des visiteurs. Des naissances de bébés singes semblent des indicateurs signalant la qualité de vie des occupants.

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La Lagune de Madeleine (Laguna Magdalena), merveille méconnue du Guatémala

Si elle ne figure guère parmi les hauts-lieux touristiques du Guatémala, la lagune de Madeleine (Laguna de Magdalena) est l’un des endroits les plus beaux du pays, représentatif de la nature sauvage des hautes-terres.

Voilà un lieu que peu de touristes parcourant l’Amérique centrale connaissent. Le très beau département de Huehuetenango, dans les hautes-terres du Guatémala, est en effet relativement à l’écart des circuits privilégiés par le tourisme (c’est-à-dire, souvent, la Antigua, Chichicastenango, le lac Atitlán, Copán pour une excursion côté Honduras, Semuc Champey, Tikal). En outre, s’y rendre implique une randonnée de rien moins que… 18 kilomètres, sur un chemin naturel (à moins de préférer le 4×4 et de tricher un peu). Mais quiconque s’y rend sera récompensé par la paisible majesté du lieu, que le site XplorandoGuatemala.com n’hésite pas à qualifier de « second Semuc Champey ».

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Eaux cristallines, rapides et cascades, nature luxuriante : la comparaison est très sensée. Son éloignement des axes de transports et des villages lui confère cette aura reposante et c’est un lieu privilégié, pour les locaux, pour passer un week-end.

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C’est en suivant la rivière qu’on arrive finalement à la lagune de Madeleine (c’est son nom, traduit en français). Le climat est frais : les hautes-terres du sud-ouest du Guatémala, montagneuses, ont cette caractéristique à double tranchant d’être à la fois réchauffées par un soleil qui tape fort la journée, mais d’être parfois très froides la nuit (la température pouvant tomber à 5, voire 0°C). L’expérience pourtant vaut la peine et s’avère très gratifiante. À mesure que l’on approche de la lagune, des mares et de petits étangs tranquilles, des ruisseaux puis une cascade d’une dizaine de mètres de haut ponctuent la fin du parcours.

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Depuis l’ère de campement sur la rive de la lagune, l’harmonie du bleu-vert de celle-ci et du bleu du ciel qui s’étire vers un lointain horizon, assurent un spectacle majestueux, à quelque 3200 mètres au-dessus du niveau de mer. Bientôt, vient la nuit, vaste ciel nu où les étoiles et la lune brillent d’une lueur vive et intense. Malgré le feu, le froid a raison des promeneurs qui se mettent dans leur tente, emmitouflés dans leur sac de couchage et leurs vêtements d’hiver. Le lendemain matin, les plus hardis décider à aller nager dans l’eau sont découragés par sa fraîcheur.

Si lors de leur voyage au Guatémala, les touristes un peu trop pressés ou qui, suivant un circuit prédéfini, n’ont pas le temps de s’y rendre, ceux qui en revanche voyagent plus longuement et lentement jouiront là d’un enchantement très gratifiant.

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PARIS - le bonheur

Cueillette de street-art au fil des itinérances européennes

Les graffiti sont des tatouages sur la peau des villes. Parfois grises et ternes sans eux, elles gagnent en couleurs, suscitent le sourire, l’admiration, la réflexion, traduisent aussi souvent les aspirations non seulement des individus qui les réalisent mais de la société dans son entier. Voici trois photos tirées de ma collection de graffiti et autres surprises des rues du monde. Il s’agit de trois villes européennes : Athènes, Paris et Naples.

Un escalator en trompe-l’œil, métro d’Athènes

Je me suis rendu avec ma compagne et quelques amis dans la capitale grecque à l’automne 2011. La gravissime situation économique, conséquence de la contre-révolution néolibérale planquée sous les mensonges sempiterneles des « réformes difficiles mais nécessaires » et de plans d’austérité à la pelle, m’avait porté à aller y voir de plus près avec quelques amis eux-mêmes très politisés. Faute d’une préparation correcte, ce plan initial avait été un relatif échec. La barrière de la langue et la dynamique de groupe n’ont pas aidé non plus à en savoir plus.

De ce voyage, reste surtout le souvenir des graffiti, particulièrement dans le quartier – anarchiste, nous a-t-on dit – Exarchia. La ville abondait en graffiti de toute sortes et de toute sensibilité, poétiques, cruels, révoltés et politiques… Le talent était partout. Cet escalator en trompe-l’œil dans le métro d’Athènes n’est qu’un exemple parmi des centaines, dont beaucoup tout aussi réussis, des graffiti vus là-bas.

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« Ni Dieu ni maître ni croquettes », Paris

J’ai vécu plusieurs longues expériences à Paris (2002-2004, 2005-2008, 2009, 2010-2011). C’est une ville que je connais assez bien, même si je suis loin d’en avoir fait le tour. Je prévois d’ailleurs, lors de mon temporaire retour en France (septembre-octobre) de retourner en explorer les recoins secrets, ou les nombreux musées insolites et méconnus.

Parmi les choses nombreuses que j’aime à Paris, il y a la flânerie. J’ai eu la chance de pouvoir vivre à rebours de sa frénésie, d’échapper à l’absurdité des métros bondés à 8-9h et 17-18h, de pouvoir errer interminablement dans ses rues. Tiens, ça me fait penser à cette chanson de Marc Lavoine : « Je marche dans tes rues / Qui me marchent sur les pieds / Je bois dans tes cafés / Je traîne dans tes métros / Tes trottoirs m’aiment un peu trop », etc. Et quand on flâne à Paris, quand on flâne vraiment, quand on paresse, quand on marche lentement pour savourer la ville, quand surtout on lève la tête et qu’on ouvre grand les yeux, l’émerveillement est partout – et, les yeux désembués de la quotidienneté qui désapprend à voir quand on y vit de façon permanente, on comprend pourquoi les touristes du monde se ruent sur Paris si nombreux. L’immense diversité de son patrimoine architectural et historique, bénéficiant de restaurations et d’une conservation que peu de pays au monde peuvent offrir au leur, est source d’enchantements presque partout. Rues pavées, façades haussmaniennes, atlantes, arcades, statues, jardins, petites rues très anciennes méconnues, galeries, enseignes d’antan conservées telles quelles, etc.

Et parmi les innombrables attraits de Paris, le street art n’est pas le plus connu des touristes mais l’amateur trouve son compte tant la ville, qui a été et demeure peut-être, une capitale du graff et de l’art urbain. Si les mosaïques de Space Invader ou les femmes de Miss.Tic sont parmi les plus connus, c’est tout un bataillon d’artistes de l’éphémère qui font vivre les murs de Paris, y imprimant la marque de leur révolte, de leur désir, de leur fantaisie. Ce pochoir représente le versant cocasse du graff.

PARIS - ni dieu ni maître

Naples : seulement te voir… et mourir ?

« Vois Naples et puis meurs », dit une expression italienne : c’est que, en effet, la ville est magnifique et certains considèrent qu’il faut l’avoir vue avant de mourir. Pas magnifique comme Paris ou Amsterdam, non. Elle a ce charme déglingué, décati, agité des grandes villes méditerranéennes, ce côté un peu sale et mouvementé que j’aime, car cela respire la vie (je considère volontiers que les villes trop propres, trop froidement hygiénistes ont quelque chose de morbide). Naples, c’est un film. Assurément une des villes que j’ai le plus aimées, quoique la visite en fut relativement courte.

Comme Athènes, peut-être moins (mon souvenir est flou), Naples est une ville où abonde l’art de rue. J’ai retenu ici une photo non pour la virtuosité du graff – du reste, ce n’en est pas un – que pour la charme du message amoureux : « Te voir seulement sourire me remplit la vie ». Ce genre de messages privés et publics à la fois, m’enchante toujours.

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