Dans la série des destinations bourrées de clichés, il y a Paris et sa tour Eiffel, New York et Manhattan, Cancun et ses plages de rêves aseptisé(e)s… Et puis il y a la Colombie. Tout de suite, vient la peur, puis la curiosité. Mise en jambes avec ce petit condensé d’une conversation typique des réflexes primaires quant à l’annonce de mon prochain voyage auprès de mes chers collègues (ou autres humains non avertis). Mickaël, qui y a voyagé voilà quelques années, livre ici son impression personnelle.
(Toute ressemblance avec une discussion de pause café ne serait pas que purement fortuite.)
« – Quoi ?!? La Colombie ?!? Mais c’est dangereux !!
– Ah bon, tu y es déjà allé ?
– Euh… non (accompagné d’un petit rictus signifiant « no way »… pathétique).
– Donc tu dois être bien renseigné ? Tu as des amis qui y sont allés ?
– Non plus…
– Bon, ben je pense qu’on en rediscutera alors ! »
Voilà une conversation super banale, me direz-vous, et pourtant plutôt révélatrice de la peur qu’inflige encore la simple mention du mot « Colombie » en public, et le refus de considération en tant que destination touristique à part entière. Monsieur Dupont n’est pas prêt à risquer sa peau et ses pantoufles pour rejoindre le pays de l’Eldorado ? Hé bien, c’est tant mieux ! Il est des pépites qu’on garde jalousement, et ce pays en fait partie.
Une pulsion sous influence musicale
Comme pour d’autres voyages, le premier déclic fut pour moi une découverte musicale. Par le biais d’un CD retrouvé chez un pote, mes oreilles vibrèrent un soir au son de la cumbia, et là, l’intérêt s’éveilla. Bon, j’avoue que j’ai mis quelques années à me décider, à creuser les styles et les variantes et rien n’y fait : je ne décroche pas. Que du son qui fait bootyshaker dans les casas : la salsa, le vallenato, la gaita, l’électro-cumbia ou la nouvelle scène hip-hop caribéenne… enfin tout ça !
Ayant déjà fait d’autres voyages en Amérique latine les années précédentes (Mexique, Costa Rica, Argentine), j’avais également eu l’occasion de croiser d’autres routards… et je bavais littéralement devant leur enthousiasme à me conter les richesses dont recèle ce pays passionné, et passionnant.
Armes, narcotrafic et corruption… tout ça existe réellement et je ne le minimise absolument pas. C’est juste que la situation a changé, et que les habitants sont prêts à s’ouvrir, pour peu que vous mettiez de côté l’image véhiculée par les scènes des blockbusters américains. Oui, on peut prendre un vol direct Paris-Bogota avec son sac à dos préféré et vivre une fantastique aventure, improviser et s’ouvrir.
Pour le reste, les règles de sécurités sont les mêmes que dans les pays environnants. Tout comme les consignes ultra-alarmistes du ministère des affaires étrangères… Rassurant, non ?
Voilà donc pour les premières appréhensions. Je vous laisse avec une campagne touristique pleine d’humour, et une petite note de poésie, le tout composés par les professionnels du tourisme colombien…