Si elle ne figure guère parmi les hauts-lieux touristiques du Guatémala, la lagune de Madeleine (Laguna de Magdalena) est l’un des endroits les plus beaux du pays, représentatif de la nature sauvage des hautes-terres.
Voilà un lieu que peu de touristes parcourant l’Amérique centrale connaissent. Le très beau département de Huehuetenango, dans les hautes-terres du Guatémala, est en effet relativement à l’écart des circuits privilégiés par le tourisme (c’est-à-dire, souvent, la Antigua, Chichicastenango, le lac Atitlán, Copán pour une excursion côté Honduras, Semuc Champey, Tikal). En outre, s’y rendre implique une randonnée de rien moins que… 18 kilomètres, sur un chemin naturel (à moins de préférer le 4×4 et de tricher un peu). Mais quiconque s’y rend sera récompensé par la paisible majesté du lieu, que le site XplorandoGuatemala.com n’hésite pas à qualifier de « second Semuc Champey ».
Eaux cristallines, rapides et cascades, nature luxuriante : la comparaison est très sensée. Son éloignement des axes de transports et des villages lui confère cette aura reposante et c’est un lieu privilégié, pour les locaux, pour passer un week-end.
C’est en suivant la rivière qu’on arrive finalement à la lagune de Madeleine (c’est son nom, traduit en français). Le climat est frais : les hautes-terres du sud-ouest du Guatémala, montagneuses, ont cette caractéristique à double tranchant d’être à la fois réchauffées par un soleil qui tape fort la journée, mais d’être parfois très froides la nuit (la température pouvant tomber à 5, voire 0°C). L’expérience pourtant vaut la peine et s’avère très gratifiante. À mesure que l’on approche de la lagune, des mares et de petits étangs tranquilles, des ruisseaux puis une cascade d’une dizaine de mètres de haut ponctuent la fin du parcours.
Depuis l’ère de campement sur la rive de la lagune, l’harmonie du bleu-vert de celle-ci et du bleu du ciel qui s’étire vers un lointain horizon, assurent un spectacle majestueux, à quelque 3200 mètres au-dessus du niveau de mer. Bientôt, vient la nuit, vaste ciel nu où les étoiles et la lune brillent d’une lueur vive et intense. Malgré le feu, le froid a raison des promeneurs qui se mettent dans leur tente, emmitouflés dans leur sac de couchage et leurs vêtements d’hiver. Le lendemain matin, les plus hardis décider à aller nager dans l’eau sont découragés par sa fraîcheur.
Si lors de leur voyage au Guatémala, les touristes un peu trop pressés ou qui, suivant un circuit prédéfini, n’ont pas le temps de s’y rendre, ceux qui en revanche voyagent plus longuement et lentement jouiront là d’un enchantement très gratifiant.