Nathalie Vives a vécu quelques mois à Recife, connue comme la « Venise du Brésil » (combien de pays n’ont-ils pas « leur » Venise ? San Antonio, Venise du Texas, Bruges ou Amsterdam, Venises du nord, etc.). Elle nous présente sa ville d’adoption.
La « Venise du Brésil », surnommée ainsi car elle fut construite sur des mangroves et sept rivières (Caribaribe, Beberibe, Jiquià, Tejipio, Jordão et Pina), est le berceau du Brésil et en est fière. En face du Marco Zero, on peut d’ailleurs voir le parc des sculptures avec l’obélisque de Francisco Brennand ou Coluna de cristal (« Colonne de cristal ») construite pour les 500 ans du Brésil en 2000, partie intégrante du projet « Eu vi o mundo… Ele Começava no Recife » (« J’ai vu le monde…. il commençait à Recife »).
Bien qu’un peu ambitieux, on ne peut pas lui nier une histoire bien particulière, riche de cultures métissées. J’ai pu d’ailleurs connaître un peu mieux son passé lors d’une balade en bateau au son du frevo. Profitant de commentaires détaillés, vous verrez entre autres, le premier grand pont construit au Brésil, le pont Mauricio de Nassau, du nom de l’administrateur hollandais de Recife et Pernambouc au XVIIème siècle, ou des statues d’hommes politiques et d’écrivains, généralement tournées vers l’intérieur du pont, afin de saluer les défilés du carnaval.
Mais ce qui reste, à mon avis, le plus impressionnant, c’est le mélange du vieux et du moderne : sur les ponts, les autobus et les ânes se partagent les voies ; les anciens palais du temps colonial côtoient les bâtiments modernes de l’administration brésilienne.
Une ville de culture et d’histoire
Pour ce qu’il est de la culture, il y en a pour tous les goûts. Pour ceux qui aiment l’art baroque, vous pourrez y visiter une flopée d’églises baroques, style importée d’Europe au XVIIème siècle. Construites par les missionnaires, qui entraient en compétition pour avoir la plus riche et la plus belle (oui, oui on parle bien d’églises…), on en trouve tous les 300 mètres dans certains quartiers de Recife et d’Olinda, l’ancienne capitainerie de la région. Malheureusement, beaucoup de ces églises ne sont pas entretenues et tombent en ruine.
Pour ceux qui aiment les méchants garçons, le légendaire bandit Lampião (Virgulino Ferreira da Silva de son vrai nom) vous fera rêver. Avec ses lunettes rondes et son chapeau de cangaceiro (paysans pauvres devenus des bandits de grand chemin, à la fin du XIXe et au début du XXe siècles), il fut très craint et adoré tant à son époque qu’aujourd’hui. Marié à Maria Bonita, Lampião fait partie de l’imaginaire collectif à Recife et en Pernambouc et a influencé les arts et la culture. A voir le film retraçant sa vie avec des images d’époque: O baile perfumado. Le film A auto da compadecida y fait référence aussi.
Enfin pour ceux qui préfèrent la musique, écoutez du frevo, du maracatu ou du mangue beat pour être dans l’ambiance. Le frevo, c’est LA musique (et la danse, cela va sans dire) du carnaval du Nordeste. A l’origine, c’était plutôt une raillerie des pauvres qui, voyant passer les défilés militaires, se mettaient à les imiter en se battant et en dansant avec un parapluie multicolore. Aujourd’hui, la musique rappelle toujours celle des marches militaires mais tout le monde est de la fête. Le maracatu, c’est une musique basée sur des percussions héritées des esclaves noirs. J’ai eu l’occasion d’écouter une nação mon premier soir à Recife… totalement hypnotisant. Enfin, le mangue beat est beaucoup récent. C’est un mélange plus récent de rock, funk, maracatu et d’autres musiques issues du tropicalisme dont le plus connu représentant est Chico Science et son groupe Nação Zumbi. A écouter.
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